OSIRIS – Visions From The Past
Osiris est un groupe originaire du golfe persique, du Bahrein plus exactement. Un groupe de rock arabe c’est déjà rare, du moyen-orient encore plus, et si je vous dis qu’ils font du rock progressif… avouez que cela vous titille les oreilles.
Osiris est emmené par les frères Alsadeqi, Mohamed et Nabil, aux guitares, chant et batterie. Il y a aussi deux claviéristes, Khalid Shamlan et Abdul Razzak Arian, un chanteur, flûtiste et guitariste nommé Martin Hughes et un bassiste du nom de Hadi Saeed. Ces six musiciens se sont imprégnés des influences de Camel, Genesis et Caravan. Dans les années 80, ils avaient déjà enregistrés deux albums, puis plus rien. Les voilà de retour.
Le concept de « Visions From The Past » c’est l’histoire d’un vieil homme qui refuse la modernisation du Bahrein et regrette le bon vieux temps où chacun se connaissait. Oui c’est vrai les choses ont bien changé, même là-bas au Bahrein où la modernité s’est imposée. Mais l’arrivée de cette modernité va-t-elle toujours dans le bon sens, est-ce vraiment pour un monde meilleur pour tous. Voilà une question qui se pose partout, même ici en Europe.
Au-delà de ces considérations, Osiris nous distillent une musique mélodique, douce et très progressive. Camel et Genesis traînent par là c’est sûr. Après deux courts instrumentaux, un poème arabe vient se glisser, déclamé un peu comme un Seven Reizh. Il en vient ainsi quatre tout au long de l’album, tous sont apaisants comme une ponctuation dans l’histoire. C’est vrai qu’une des caractéristiques de cet opus est la courte durée des titres, enfin de la plupart d’entre-eux. Mais n’oublions pas que c’est un concept. La flûte qui introduit « Is it time » est très camelienne alors qu’ensuite le rythme s’accélère et la guitare prend des tournures Hackett avec breaks, flûte à la Tull et claviers au groove seventies.
Sur « The memory will still remain », les ambiances alternent entre Mike Oldfield, Genesis et même Pink Floyd. L’Asie fait sa petite incursion sur « We will stop for no one » tout en conservant une touche arabisante. Les percussions prennent de l’importance sur « Life’s an endless dream », surtout au début, la suite étant très mélodique baignée d’un chant mélangeant les voix, l’occasion de montrer qu’il y a deux chanteurs dans le groupe et qu’ils se complètent bien.
La longue pièce finale, intitulée très justement « Finally », démontre si besoin est l’influence de Pink Floyd sur le combo, mais aussi celles des références déjà citées. Ce morceau est le titre le plus représentatif de la musique du groupe. En douze minutes, on sait tout de leur filiation.
Osiris nous offrent un bel album à découvrir. Si la production n’est pas tout à fait à la hauteur des attentes, leur rock progressif teinté d’ambiances moyen-orientales est plus qu’intéressant, la guitare étant le point fort, le chant le point faible.
Pays: BH
Musea Records FGBG 4697.AR
Sortie: 2007/03