DIAL – Synchronized
« Synchronized » est le premier album de ce nouveau groupe composé de musiciens suédois et hollandais. Basé aux Pays-Bas, la formation comporte à la base trois musiciens expérimentés provenant de Pain Of Salvation et Cirrha Niva.
Kristoffer Gildenlöw, frère de Daniel le leader des Suédois de Pain Of Salvation, s’est installé aux Pays-Bas il y a quelques années. C’est là qu’est né en 2003, au détour d’un forum sur la créativité musicale, le groupe Dial. Les trois protagonistes voulaient être libres de toutes contraintes de style musical. Cette idée de base a réuni autour de Kristoffer deux musiciens de Cirrha Niva, la chanteuse et bassiste Liselotte Hegt et le guitariste Rommert van der Meer. Pour parfaire la formation, ils se sont entourés pour cet opus du batteur Dirk Bruinenberg, du chanteur et guitariste Davon Graves (Deadsoul Tribe) ainsi que de Joy de Jong au sousaphone et Eugenia Lackley aux choeurs de « Candyland ». Kistoffer et Liselotte chantent, alors avec en plus Davon Graves ils s’offrent un fameux panel vocal.
D’ailleurs la force vocale de l’ensemble se ressent dès le début et comme les compositions sont soignées, créatives à souhaits et baignées d’un grand feeling, l’album dévoile rapidement de bien beaux atours. La synchronisation de ses trois musiciens est parfaite, ils composent tous et le résultat dépasse toutes les attentes. Les voix se marient à merveille et leur diversité en un atout de taille. Les guitares sont à la fois heavy et agressives mais nous distillent aussi de petits soli au feeling à faire frémir.
L’apport de la voix féminine de Liselotte est un plus indéniable. On s’en rend parfaitement compte sur « Candyland », un de ses morceaux, aux couleurs de comédie musicale. L’expressivité de son chant n’est pas pour rien dans le ressenti de la chanson. Elle nous embarque. Mais on aime aussi le chant profond et envoûtant de Kristoffer où l’on voit poindre l’influence de son précédent groupe Pain Of Salvation. Il est impossible de résister à « Green Knees » absolument génial de bout en bout qui nous fera frissonner à plusieurs reprises.
S’il y a un titre qui met particulièrement en valeur les voix de Dial, c’est bien « Points of View » qui dévoile les points de vue des personnages sur une composition tendue au mélange de tons à la Roger Waters et Pain Of Salvation. Mais il ne faut pas oublier « Wish it Away » où c’est Davon Graves qui est au chant sur une merveilleuse et prenante composition de Kristoffer.
« Nature’s Cruelty (Mo’s Song) » a été composé par Liselotte. Sa voix lancinante nous envoûte tout au long de ce court mais excellent titre. La guitare acoustique conduit « Childhood Dreams » sur des tons de regrets. La voix sombre emplit l’ambiance de mystère. Petit à petit les arrangements s’étoffent puis un solo de guitare entre en jeu quasi seul puisque seul le piano l’accompagne. On monte d’un cran, le chant prend de l’expressivité, les frissons nous gagnent une fois de plus, le rythme s’accélère à la façon Pink Floyd, la guitare sort ses plaintes. Nous voilà embarqués dans la pièce maîtresse de l’album.
La liberté musicale que se sont imposés les musiciens de Dial leur a permis de créer un album étonnant, frais, novateur, aux atmosphères évocatrices. Les amateurs de Pain Of Salvation s’y retrouveront mais également ceux qui aiment un rock progressif aux tons modernes et aux ambiances sortant des carcans.
Pays: NL
ProgRock Records PRR118
Sortie: 2007/05/08