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ARCTIC MONKEYS – Favourite Worst Nightmare

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[Total: 1 Moyenne: 4]

Les Arctic Monkeys maintiennent le cap. L’effet de surprise passé, beaucoup attendaient le groupe de Sheffield au tournant. Eh bien, il l’a parfaitement négocié. Loin de se reposer sur ses lauriers, le groupe s’est remis au travail pendant les tournées. Comme sur « Whatever People Say I Am, That’s What I Am Not », la musique est primesautière, spontanée et énergique mais le propos a évolué. Il semble y avoir plus de réflexion et les paroles signées Alex Turner sont d’un bon niveau.

Le groupe, lui, reste parfaitement serein et ne se prend pas au sérieux. Il va son petit bonhomme de chemin comme si tout ça était naturel et il semble évoluer à son rythme sans se prendre la tête et sans se soucier du « qu’en-dira-t-on ? ». Le flegme de ces jeunes musiciens laisse pantois. Résister à une telle pression est un signe de maturité précoce chez ces gamins qui ont tout juste 20 ans.

Il y a manifestement une volonté d’évolution sur « Favourite Worst Nightmare », le présent album. Le groupe va parfois chercher son inspiration du côté du jazz. C’est assez flagrant sur « The Bad Thing », par exemple. La qualité de la musique n’en est que meilleure. Son fer de lance, « Brianstorm », est plutôt du même tonneau que « I Bet You Look Good On The Dancefloor » et comme lui, il constitue une locomotive pour l’ensemble. C’est une sorte de cavalcade sonore rafraîchissante et tonique.

« Teddy Picker » et « D Is For Dangerous », confirment l’impression d’énergie juvénile dégagée par le groupe. Ce sont des morceaux courts et incisifs dont la dynamique se transmet à tout l’album, au contraire de « Balaclava », qui amorce un léger changement de style. Le nouveau bassiste y donne la preuve de sa qualité et de sa bonne intégration dans le groupe..

« Fluorescent Adolescent » rappelle aussi le premier album, à la fois par son rythme et par l’impression de mélancolie qui s’en dégage mais il est plus personnel et progressivement, le groupe se détache de ses influences pour s’inscrire dans un style original qu’il cultive avec soin. C’est bien la patte Arctic Monkeys que l’on retrouve ici. « Only Ones Who Know », qui raconte une séparation douloureuse sur un tempo plus lent, et « Do Me A Favour », qui lui succède sur un rythme enjoué, en sont d’autres témoignages.

« This House Is A Circus » est plus superficiel mais l’inspiration subsiste et on sent une volonté de diversification. « If You Were There, Beware » est plus jazzy, comme l’est « The Bad Thing », dont nous avons parlé plus haut. Les deux morceaux se déclinent tout en nuances et la guitare est jouée avec talent, sur un rythme élevé mais sans excès de décibels.

« Old Yellow Bricks » est un autre titre qui s’éloigne du passé. Il reste primesautier et énergique mais il comporte des phrases musicales très différentes de ce que le groupe a fait auparavant. « 505 » est un titre plus lent et plus élaboré, limite nostalgique, avec beaucoup de tendresse et d’émotion. Alex Turner, le chanteur, y joue du synthé. Il s’en dégage une impression de spleen, comme si le groupe entrevoyait sa fin prochaine. Espérons que ce ne soit qu’une impression.

Excellent album. N’en déplaise à ses détracteurs, Arctic Monkeys est un futur grand.

Pays: GB
Domino WIGCD188
Sortie: 2007/04/23

One thought on “ARCTIC MONKEYS – Favourite Worst Nightmare

  • Tout à fait d’accord avec toi, cet album est une petite merveille… Par contre, je le trouve beaucoup plus abouti que le premier, que je n’avais que peu aimé (mis à part, peut-être, Mardy Bum et …Dancefloor). Ici, la production est nettement plus poussée sans rendre le truc formaté, les chansons sont beaucoup plus rock’n’roll et rentre-dedans tout en gardant le côté brittish qui leur est propre…

    Une de mes « heavy rotations » du moment 😉

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