31 KNOTS – The Days And Nights Of Everything Anywhere
Après un premier album intitulé « Talk Like Blood » sorti en 2005, revoici les américains de 31 Knots. Ce trio étonnant écume actuellement les scènes européennes pour mieux se faire connaître et nous ne saurions trop vous encourager à aller les voir.
Etonnants en effet que ce Joe Haege (guitare, piano, chant) à la voix hyper captivante dont le style pourrait être comparé à The Mars Volta malgré le timbre différent. A ses côtés, il y a juste le batteur Jay Pellicci et le bassiste Jay Winebrenner qui s’empare de temps à autre de la guitare. Et ces trois-là messieurs ‘dames, ils font des ravages, vous pouvez me croire !
Dès le merveilleux « Beauty » qui ouvre l’album, on se sent plongé dans une ambiance mélangeant les styles d’un Archive à ceux d’un Mars Volta. Leur musique possède le côté répétitif et hypnotique des premiers qui s’allie superbement aux arrangements élaborés des seconds. C’est incroyable ce qu’ils font à trois même si sur deux titres ils sont aidés par Toussaint Perrault (cors) et sur un autre par Greg Saunier (guitare). La folie qui règne sur certains titres fait aussi penser à Arcade Fire.
Les couleurs vocales de « Savage Boutique » sont d’une beauté confondante. Nous sommes littéralement captivés par un tel niveau créatif. Les percussions sont aussi un point important du groupe. Il suffit d’écouter « Man Become Me » pour s’en rendre compte. C’est même une des forces de ce titre à côté de l’incontournable chant.
Etonnant aussi le petit côté Sharko qui se dévoile par moments. Cela s’entend sur « Hit List Shakes (The Inconvenience of You) » mais c’est encore plus frappant sur « Pulse Of A Decimal ».
Afin de synthétiser leurs influences, nous dirons que ce sont Archive, Arcade Fire et The Mars Volta qui sautent immédiatement à nos oreilles émerveillées par l’écoute de cet album. Si vous aimez ces groupes, n’hésitez pas une seconde et foncez acheter cette merveille chez votre disquaire. C’est un MUST !
Pays: US
Polyvinyl Records PRC 127-2
Sortie: 2007/03/06
L’imaginaire passe par tellement de phases différentes, les horizons pullulent de printemps succédant aux automnes. Défilant à 500 images seconde, l’adrenaline vous rougit les joues, les pupilles se dilatent devenant ainsi le miroir de toute cette mouvance avant d’être vous-même enraciné, aspiré, dilué, partie du décor…
Décor planté en force avec « Beauty », aux sonorités griffées et ambiances industrielles, 31Knots nous entraîne au coeur de rouages aux rythmes infinis. Arrivés en bout de parcours « Sanctify » toujours trés industrielle, nous trempe dans des bains de protection et de cures psychanalitiques. Les tests royalement réussis, « Savage Boutique » nous projette dans les arènes d’un cirque aux couleurs et décors indouîstes poussés à l’extravagance. Tel un défilé de pachidermes tripèdes, de tigres albinos suivis de son ombre rayée,… En fin le tout soutenu d’une fanfare défiant la pesanteur, que de la trés, trés grande créativité.
Débarque alors le sublime « Man Become Me » une sorte de marathon rythmes soutenu de revendications par une voix toujours charismatique. Les bras se tendent, les mains se déplient transformées en banderoles aux langages divers, la basse vous rassemble, les percussions vous poussent, les guitares vous donnent raison.
« Salted Tongue » annonce une ambiance plus « propre » avec une sorte de répartition instrumentale.
Pour « Hit List Shakes », la voix se veut plus aérienne avec une recherche sonore entre grattements électros et celle de boîte à musique branchée électro.
« Everything In Letters » offre des sonorités plus fluides, donnant l’impression d’utilisation de médium pour diluer les couleurs.
Sans prélude « The Days And Nights Of Everything Anywhere » est souligné par une guitare agressive. « Imitation Flesh » démarre en force telle un triathlon (guitare, basse, batterie), croyez-moi vous n’aurez pas envie de voir les épreuves se terminer.
Ces deux précédents morceaux font l’intersection du superbe « Pulse of A Decimal » sorte de bilan parcouru par votre imaginaire, répertorié par un piano et où toutes sonorités ont le droit à la vibration…
Dernier coup de baguette « Walk With Caution » survolant les sommets d’une cathédrale, vous conduisant peu à peu vers la réalité… Le monde a changé!?
Avec « The Days And Nights Of Everything Anywhere », 31Knots nous offre un cataclysme rythmique et sonore où la Créativité est en véritable coups de points de suspension, d’exclamation, d’interrogation, le tout dans le bide.
Epoustouflante découverte, changement d’univers garanti! A ne manquer sous aucun prétexte.
(ps: grosse frustration: découverte succédant à leur venue en Belgique, il y a de quoi râler!)