CD/DVDChroniques

LOCKSLEY – Don’t Make Me Wait

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Originaire du Wisconsin, le groupe Locksley vit maintenant à New York. C’est là que ça se passe manifestement aujourd’hui. Quand ils sont arrivés à New York, les quatre gaillards se sont fait éjecter de leur appartement pour tapage nocturne. Leurs répétitions n’ont pas séduit leurs proches voisins. Pourtant, leur musique pop est primesautière et fraîche comme les premiers hits des Fab Four mais leur façon de faire est assez proche de l’esprit punk.

C’est clair, Locksley a beaucoup écouté les groupes anglais des sixties, et plus particulièrement les Beatles. A d’autres moments, le groupe offre des similitudes avec les Kinks et ne s’en cache pas : il aime remettre au goût du jour ce style de musique fraîche et joyeuse qui ne se prend pas la tête. Le quatuor a assuré la première partie de groupes célèbres comme Dandy Warhols, The Rapture et We Are Scientists et s’est produit au mythique CBGB’s.

« Don’t Make Me Wait » est son premier album et Locksley a fondé son propre label pour le sortir. Cet album commence par le titre éponyme, celui qui l’a fait connaître. Il démarre sur les chapeaux de roue dans un style garage rock proche des quatre de Liverpool revisité par les Strokes. Sur le deuxième titre, « Let Me Know », c’est encore plus flagrant. On croirait entendre les harmonies vocales et les intonations des Beatles. Comme hommage, c’est très réussi et ça n’a rien à voir avec un plagiat.

Les guitares « vintage » émaillent « All Over Again », un morceau proche des standards des mid-sixties. La façon de reproduire les sonorités de l’époque avec peu de moyens est étonnante et très réussie. Sans atteindre des sommets, les paroles sont loin d’être stupides. C’est normal, on y parle essentiellement d’amour. Cette musique délibérément rétro garde une rare fraîcheur tout au long de l’album et c’est l’esprit des Beatles qui est conservé, pas la lettre.

« All Of The Time » s’égrène sur un tempo plus lent avec des intonations proches de celles de John Lennon. Des morceaux très courts comme « She Does », « Why Can’t I Be You (Why Not Me) » ou « Into The Sun » sont pleins de fraîcheur et d’énergie juvénile. Ils nous rappellent que l’une des premières missions de la musique pour les jeunes est d’exprimer la joie de vivre et de donner envie de bouger. C’est en cela surtout qu’elle diffère des autres formes de musique.

« My Kind Of Lover » est une délicieuse plage pop remplie à ras bord de très belles harmonies vocales dans le style sixties, avec des guitares omniprésentes, alors que « The Past And The Present » ne pourrait être mieux choisi pour illustrer la musique de cette époque où l’on croyait à une croissance illimitée des richesses. Ce doit être pareil chaque fois qu’on s’éloigne de la guerre : la vie reprend ses droits. Aujourd’hui, ça ressemble plutôt à la méthode Coué (non, pas Cauet).

« Up The Stairs » est plus proche de l’esprit des Kinks et « It Won’t Be For Long » s’éloigne aussi des inévitables Fab Four, histoire d’illustrer sa propre personnalité, comme le très court « For You (Part I) », qui introduit simplement « For You (Part II) », un standard speedé et vitaminé qui démontre le savoir-faire de Locksley, qui a parfaitement assimilé cette musique et en donne une version toute personnelle.

Groupe à surveiller de très près !

Pays: US
Feature Records / Sonic Rendezvous FEA-001001
Sortie: 2007/02/01

Laisser un commentaire

Music In Belgium