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KEREN ANN – Keren Ann

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Après un « Nolita«  partagé entre langue anglaise et française sorti fin 2004, Keren Ann Zeidel revient avec un album entièrement en anglais cette fois et dont les enregistrements se sont déroulés dans des studios situés à Paris, New York, Reykjavik, Tel Aviv, Avignon et Los Angeles.

C’est un véritable bond en avant que nous offre cet artiste avec ce nouvel album. Keren Ann travaille beaucoup sur les ambiances avec des arrangements souvent réduits et une voix douce donnant l’impression d’un survol par-dessus les cieux. Ce qui frappe c’est la haute qualité du travail réalisé, bien supérieure à ce dont elle nous avait habitué. Ecoutez ce « It’s all a lie » qui se déroule dans une ambiance mystérieuse et lancinante, un morceau d’ouverture qui, avec ses arrangements tout en simplicité mais en fin de compte très travaillés, donne l’envie d’aller plus avant.

Serait-ce le fait qu’elle vit à New York qui lui ait ainsi insufflé ces tons Velvet Underground ? Il est un fait que « Lay your head down » à du Lou Reed dans les veines. Tant mieux car c’est le premier single de la rondelle. L’utilisation d’un violon et d’un violoncelle lui donne de la profondeur. Keren Ann y joue de l’harmonica. La rythmique est elle plutôt répétitive et le travail sur les choeurs donne dans les tons islandais. Une merveille ! « In your back » offre une très belle mélodie. Elle survole le titre qui est baigné dans un raffinement dépouillé empreint de mélancolie.

« The harder ships of the world » allie surtout guitare acoustique et piano. Son chant s’y pose tout en légèreté. « It’s ain’t no crime » est tout le contraire. La rythmique est heavy et les couleurs vocales prennent une tournure années 30. « Where no endings end » fait revenir violon et violoncelle pour une chanson à l’ambiance intime où de la flûte vient achever la séduction. « Liberty » emboîte le pas avec une grande légèreté et des choeurs éthérés. Il a été enregistré en Islande bien sûr, cela se sent.

Et comme pour marquer le changement, « Between the flatland and the Caspian sea » s’enhardit au niveau rythmique avec une batterie qui travaille les roulements. La voix de Keren se fait plus profonde. C’est presque comme si elle y posait des paroles parlées plutôt que chantée. Les choeurs terminent en force ce titre qui est le dernier chanté car « Caspia » est lui un instrumental plutôt axé sur l’électronique. Il se présente surtout comme une finale du titre précédent, une sorte de ponctuation pour cet opus.

Keren Ann sort là sa meilleure réalisation à ce jour. L’artiste y a mis tout son coeur et même son âme et cela se sent. Cet album hors des sentiers battus a vraiment tout pour séduire.

Pays: US
EMI 0946 3851032 1
Sortie: 2007/04/23

One thought on “KEREN ANN – Keren Ann

  • Vous aspirez au calme néanmoins vous voulez écouter de la bonne musique. Keren Ann est parfaite. Tout un album en apesanteur, vous enveloppant dans un cocon douillet et protecteur.

    « It’s all a lie » me rappelle un superbe film « Nell » avec dans le rôle principale Jodie Foster, d’ailleurs Keren Ann a une voix dont les basses se trouvent dans le même registre que l’actrice: feutrée, une de ces voix qui englobe votre atmosphère, très particulière et énigmatique.
    Avec « Lay your head down » sa voix se veut plus claire et fait merveille accompagnée d’harmonica et autres arrangements bien dosés.
    Dans « In Your back » tout y est planant. Et vous glissez vers « The harder ships of the world » où Keren Ann vous séduit indéniablement pour ensuite avec « It ain’t no crime » vous charmer, vous tirer par la cravate, croyez-moi vous êtes envoûté la guitare se veut elle-même séductrice…
    Pour « Where no endings end » plus mélancolique, Keren Ann devient confidente et amicale.
    Arrivé à « Liberty » tout pétille et brille une sorte d’ange venu de je ne sais où… Si au premier morceau, vous construisez votre chrysalide ici vous prenez votre envol. Cette voix aérienne se fait tout en douceur, plus terre à terre avec « Between the flatland and the Caspian sea » prônant un bel équilibre entre le yin & le yang.

    Hormis « Caspia » le dernier (instrumental + la la la), cet album est une petite perle et une belle découverte en plus! Fraîcheur garantie…

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