ABSYNTHE MINDED – There Is Nothing
Absynthe Minded tient une place à part dans le rock belge. Son dernier album sorti en 2005, « New Day », était un mélange de rock, de rhythm ‘n’ blues, de funk, de world music et de jazz saupoudré d’un zeste de musique tzigane. Son mérite est de se renouveler en gardant une qualité constante plutôt que de reproduire la même recette à chaque album. Cette fois, sur « There Is Nothing », la musique a un caractère pop un peu plus marqué.
Ainsi, plusieurs morceaux de cet album produit par Jean-Marie Aerts comportent un aspect mélodique incontestable, même s’il n’est pas primordial. C’est le cas par exemple de « Plane Song », un mid tempo, ou de « I Wanna Forget », au caractère rock plus marqué, où un Bert Ostyn très cool chante avec beaucoup de feeling et où l’aspect pop est préservé. Parfois, sa guitare donne le ton comme sur « Ask Me Anything », un morceau jazzy, mais les autres membres du groupe ne sont pas des manchots et Jan Duthoy lui tient très bien tête à l’orgue Hammond.
« I’ll Be Alright » est un des plus beaux titres de l’album. Son climat doux amer est un véritable ravissement et la qualité du chant est impeccable. Cette fois, c’est le piano et le violon de Renaud Ghilbert qui lui donnent une réplique parfaite. « Stuck In Reverse », un titre bien charpenté, comporte aussi une mélodie bien choisie malgré son caractère plus élaboré et ses changements de rythme. De nouveau, l’orgue Hammond domine le débat. « It’s All Around You » a un caractère plus jazzy et c’est la basse de Sergej Van Bouwel qui est mise en évidence cette fois, avec un jeu parfait de Bert Ostyn à la guitare acoustique et de très belles harmonies vocales. Remarquable !
Beaucoup plus rock, « Nowhere To Go » comportera aussi beaucoup d’adeptes grâce à ses passages remarqués au violon. Le groupe prouve ainsi son aptitude à s’adapter à de nombreux styles avec le même bonheur. La rythmique se met aussi en évidence sur « There Is Nothing », un titre très rythmé qui semble avoir été créé pour mettre l’orgue et la voix en valeur. « Let’s Be Radical » est plus jazzy et cette fois, les percussions de Jakob Nachtergaele tiennent le haut du pavé.
« Your Backdoor » est un morceau d’inspiration blues qui débute en catimini. La voix y est particulièrement bien placée et bourrée de feeling et seule la guitare lui tient compagnie avec les percussions. « Attitude Gratitude » est un morceau qui démarre tout en douceur et en nuances pour mettre en exergue la voix de Bert Ostyn, dont les paroles sont parfois désabusées, et la guitare acoustique. Les harmonies vocales sont excellentes comme sur le reste de l’album.
« A Great Height » rend de la vigueur à l’album. Ici, la rythmique abat un travail considérable et la voix est parfaite, comme toujours. Le violoniste donne cette fois libre cours à son inspiration et son talent, avec l’orgue en soutien. Comme sur l’album précédent, on entreprend ainsi un voyage musical festif au pays des tziganes. Des chœurs et des battements de mains viennent égayer la fin du morceau avec l’appui de la contrebasse et du violon. On retrouve la sérénité avec « Silent Song », une magnifique ballade acoustique empreinte de mélancolie qui met en exergue la voix, la guitare acoustique et la basse.
Un peu sous estimé en Belgique, et notamment dans le sud du pays, Absynthe Minded, le groupe gantois, produit une musique de qualité et tient parfaitement son rang sur scène. Loin de se reposer sur ses lauriers, il tente de se renouveler lors de chaque nouvel album. La variété de ses compositions, sa cohésion et la qualité de ses musiciens finira bien par payer et le groupe gantois connaîtra alors le succès qu’il mérite.
Pays: BE
Universal 172 3914
Sortie: 2007/03/02