JULIETTE AND THE LICKS – Four On The Floor
L’actrice Juliette Lewis se transforme en tigresse punk et on se demande si ce n’est pas son meilleur rôle. Sur « Four On The Floor », elle affiche une énergie incroyable et ne laisse à l’auditeur aucun moment de répit. En tout cas, les musiciens qu’elle a engagés ne sont pas manchots et savent ce que rock ‘n’ roll signifie.
Elle a fait ses premiers pas dans le rock en 1994 quand elle est apparue dans la vidéo « Come To My Window » pour Melissa Etheridge. L’année suivante, elle a interprété un titre de Polly Jean Harvey dans le film « Strange Days ». En 2003, elle a été sollicitée pour chanter un titre pour une œuvre de charité. La même année, elle a eu la bonne idée de former le groupe Juliette and the Licks.
D’emblée, sur « Smash And Grab », on se rend compte que la batterie et les percussions sont la pierre angulaire qui tient tout ensemble. Facile à comprendre : le batteur n’est autre que Dave Grohl. Pour le punch, on pense tout de suite à Iggy & the Stooges. Les autres musiciens se mettent au diapason. La façon de chanter de Juliette Lewis convient parfaitement au type de musique et les paroles restent parfaitement intelligibles. Ce n’est pas si fréquent. Siouxsie Sioux peut prendre sa retraite et se livrer à son passe-temps favori.
« Hot Kiss » est de la même veine, avec des riffs de guitare sanglants. « Sticky Honey » déménage pas mal non plus et le combo se déchaîne en entamant « Killer », qui déferle sur un rythme infernal plus rapide que celui des morceaux des Ramones.
« Death Of A Whore » permet de souffler un peu et la belle Juliette a l’occasion de prouver ses qualités d’interprétation. Elle module ses intonations en fonction du climat du morceau. Vers la fin, elle pète les plombs, pour ensuite revenir à la normale, histoire sans doute de se faire pardonner. Le très bon « Purgatory Blues » n’appelle pas de commentaire particulier si ce n’est qu’il est de la qualité des meilleurs.
Vient ensuite « Get Up », bien entouré, et là, c’est la claque. Même si c’est pompé sur « Won’t Get Fooled Again » du Who, le chef-d’œuvre de Pete Townshend, on ne peut s’empêcher d’admirer la pêche de Juliette and the Licks. C’est un des meilleurs rock and roll qu’il soit possible de fournir à l’heure actuelle. Ce titre vaut à lui seul l’achat de l’album. Le son est bien lourd, les guitares cartonnent, le batteur est au top et le bassiste suit. Dans le genre, c’est du grand art.
Excellent, « Mind Full Of Daggers » paraît presque fade à côté de la démonstration de ce qu’est le rock and roll. « Bullshit King » est aussi un titre speedé avec un batteur qui imprime un rythme implacable toujours à la limite de la rupture. « Inside The Cage » offre un visage beaucoup plus nuancé du groupe. Ici, c’est Juliette qui se transforme en sorcière pour animer cet excellent titre. Le bassiste est enfin mis en valeur et le mérite amplement. Le feu d’artifice se termine en apothéose.
Cet excellent album bourré d’énergie brute comprend des morceaux courts qui participent à son dynamisme. Le toujours serviable Dave Grohl apparaît dans le line-up à la batterie. L’album plaira à tous les nostalgiques du punk originel (souvent rejeté parce que mal compris) mais aussi aux amateurs de hard et de heavy metal. Dans le genre, c’est géant. Préparez-vous à une surprise. En concert, ça doit être canon ; s’ils passent près de chez vous …
Pays: US
PiaS HOFF019CD
Sortie: 2006/10/02