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BABYSHAMBLES – The Blinding (EP)

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Il a quelque chose de pathétique et suscite la compassion. On voudrait pouvoir parler d’autre chose en voyant son visage poupon mais tous les commentaires convergent concernant Peter Doherty : il a du talent à revendre et il le gaspille bêtement. Cela constitue une bonne synthèse des avis presque unanimes de la part de ceux qui s’intéressent à la musique rock.

Il y a du génie chez cet homme mal dans sa peau qui fait de l’introspection et puise son inspiration dans ses nombreux démêlés avec la justice de son pays. Sinon, il s’est surtout fait remarquer par ses absences à ses concerts et cela lui a fait perdre de nombreux fans pourtant enclins à tout lui pardonner.

On ne compte plus ses séjours en réhabilitation. Une fois dehors, il recommence. On voudrait taire ses errements et ses frasques mais il ne fait rien pour susciter des commentaires plus positifs à son égard. A croire qu’il aime ça. La presse people adore ça aussi et en fait ses choux gras. Le goût du public pour le morbide est bien connu.

Sur le plan musical, le seul qui compte, finalement, tout ce qu’il a réussi à faire, c’est cet Extended Play de cinq titres de valeur inégale. Autant on peut apprécier « The Blinding » pour son originalité et son punch bien dans l’esprit du rock ‘n’ roll, autant « Love You But You’re Green » traîne en longueur et n’en finit pas de se terminer. Alors on s’intéresse aux paroles et le propos prend une autre tournure. C’est avant tout l’expression d’une souffrance et cela mérite plusieurs écoutes attentives.

« I Wish » est une brillante tentative de changement de style ; on serait tenté de dire que le ska est de retour. Même si ce n’est pas le meilleur titre, il a le mérite de créer de la diversité et de rafraîchir le climat. « Beg, Steal Or Borrow » peut aussi présenter des arguments probants, notamment par ses percussions à contretemps. De nouveau, les paroles interpellent. « Sedative » est une ballade de bonne qualité même si, à part le batteur, les musiciens ne sont pas terribles. Patrick Walden tient la guitare, Peter Doherty chante, Drew McConnell joue de la guitare basse et Adam Ficek excelle à la batterie.

Que dire d’autre ? Que la production est plus soignée que celle de « Down In Albion », leur premier album ? Ce n’était pas difficile. Il n’y a rien à dire de plus de cet extended play inégal sinon qu’il dure dix-sept minutes quarante-cinq et qu’il mérite quand même l’intérêt. Pour ceux qui seraient tentés de se tourner vers les produits illicites, c’est une façon, par l’absurde, d’en montrer les terribles effets pervers et en filigrane, une brillante démonstration de ce qu’il ne faut pas faire. Un documentaire acoustique, en quelque sorte.

Pays: GB
Regal / Parlophone 0946 382864 2 4
Sortie: 2006/12/04

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