DEERHUNTER – Cryptograms
Basé à Atlanta, en Géorgie, Deerhunter en est à son deuxième album. Celui-ci commence comme « Meddle » de Pink Floyd mais la ressemblance s’arrête là. Deerhunter mélange la musique ambient avec de l’électronique et des percussions pour en sortir un produit minimaliste très personnel en deux parties distinctes, le morceau charnière étant « Red Ink ». Dominée par les claviers et les traitements électroniques, la première partie, expérimentale, est presque exclusivement instrumentale et a été enregistrée au cours de la même journée. La deuxième a aussi été enregistrée en un jour mais elle a un accent psychédélique plus prononcé, est plus pop et laisse une place plus importante aux guitares.
Après une introduction rafraîchissante, « Cryptograms » a un goût hypnotique très prononcé et constitue un bon exemple du style adopté par le groupe, même si la fin est nettement plus musclée. Les titres suivants oscillent entre ambient et garage rock minimaliste. « White Ink » s’inscrit dans la même philosophie que « Cryptograms » mais « Lake Somerset » y apporte un correctif minimaliste plus noise rock. « Providence » est aussi un bel exemple de musique expérimentale qui triture les sons pour en tirer la quintessence et on y retrouve la fraîcheur de l’intro. Le très long « Octet » continue sur la même voie expérimentale mais le rythme s’énerve un peu pour terminer la première partie avec des bruits de voix en arrière fond qui mettent en valeur son caractère ambient. Brillant !
« Red Ink » est un titre qui sert de transition entre les deux parties de l’album. Ambient et instrumental au début, il devient progressivement plus abordable par la suite quand surgissent des claviers somptueux. La voix de Bradford Cox surgit sur « Spring Hall Convert » et entame la deuxième partie par un morceau pop de très bonne facture avec le concours des guitares. « Strange Lights » est de la même veine mais avec des percussions mieux mises en valeur. Les guitares sont prédominantes sur « Hazel St », un titre assez doux, mais la voix de Cox surgit de manière inattendue pour l’animer. « Tape Hiss Orchid » est un court morceau instrumental qui fait référence à la première partie de l’album. « Heatherwood » est un titre chanté très catchy et là aussi, les guitares sont bien mises en évidence. On s’achemine ainsi vers la fin de cet album qui demande plusieurs écoutes pour être apprécié à sa juste valeur.
Si vous aimez les découvertes, cet album vous est destiné. Il paraît que le groupe ne donne sa pleine mesure que quand il joue en public (ils ont notamment accompagné un autre groupe déjanté, Yeah Yeah Yeahs, en tournée). Alors, s’il passe près de chez vous …
Pays: US
Kranky Records / Bang! KRANK104
Sortie: 2007/01/15