CAST – Al-Bandaluz
Cast, groupe progressif Mexicain, joue un néo-prog teinté d’Art-Rock. Marillion, Yes, et surtout Genesis et Emerson, Lake and Palmer, peuvent être considérés comme ses influences principales. Les chansons sont écrites tantôt en anglais, tantôt en espagnol. Pendant des années, Cast a manqué de moyens pour faire éditer ses albums. Formé au cours des seventies, le groupe semble pourtant loin d’avoir épuisé toute sa créativité.
Line-up : Luis Alfonso Vidales (claviers, choeurs), Francisco Hernández (voix, choeurs, percussion), Kiko King (batterie, percussion), Carlos Humarán (guitares électriques et acoustiques, voix), Flavio Jiménez (basse), les deux premiers étant des membres fondateurs et les trois autres des nouveaux venus.
Invités : Pepe Torres (saxophone, flûte, clarinette), José Luis Algaba (basse), Lupita Vidales, Ismael Cortés, Mario Bocanegra, Enrique Slim, Alberto Márquez et Michael Dean Starry.
Ils sont de retour avec deux CD de musique symphonique. « Viajero Inmóvil » comporte des parties de claviers inspirés de Emerson, Lake and Palmer. C’est de la musique symphonique avec des claviers luxuriants – essentiellement le piano, soutenu par des synthés. Un des nouveaux venus, le guitariste Carlos Humarán, est clairement de style prog metal et il influence quelque peu le style du groupe en le rendant plus agressif, mais Torres, à la flûte, tempère le tout en apportant de la légèreté.
« Jerezcali (Pueblo de Dos Mundos) » voit apparaître Enrique Slim à la percussion et Alberto Márquez aux claviers. Il faut signaler que la partie chantée, heureusement assez courte, n’est pas la meilleure qui soit. La voix de Hernandez, surtout quand il chante en espagnol, a peine à se faire entendre au milieu de cette profusion de guitares et de claviers ! L’essentiel de la musique est « orienté claviers » mais le groupe forme un ensemble soudé. En d’autres termes, quand les guitares jouent en solo, elles sont intégrées à la structure de la composition. Il faut encore mettre en exergue de remarquables passages à la flûte : l’esprit Genesis, on devrait dire l’esprit Peter Gabriel, période « Selling England By The Pound », n’est pas loin !
Sur « Encrucijada », qui comporte trois parties : « Ascención », « Retorno » et « Conversión », Pepe Torres joue du saxophone avec beaucoup d’à propos. Vidales y démontre tout son savoir-faire au piano et aux synthés. Il s’agit de longues envolées des claviers auxquels répond la guitare, tantôt sobre, tantôt effervescente. Le guitariste fournit des passages à la Steve Hackett et improvise des contre-mélodies qui donnent un air de sophistication à l’ensemble.
Les fans de Queen vont se régaler à l’écoute des riffs somptueux de « Lamento del Gato » mais il serait injuste de limiter ce titre à ça et ce serait faire peu de cas du climat chaleureux qui règne au sein du groupe. Encore une fois, la partie chantée est remarquable de discrétion … La présence de Michael Dean Starry, qui joue le solo de guitare sur « Damajuana », donne une approche un peu différente des choses : c’est moins agressif et moins hard.
Le titre qui émerge sur le deuxième CD est sans conteste « El Puente », chanté en partie par Lupita Vidales, bien meilleure que Hernandez, l’ancien guitariste, et divisé en quatre parties : « Vida Real », « El Puente », « Luz Al Final del Túnel » et « Valle de los Sueños », l’un des points forts de ce set avec le « stomp » présent sur « Ansia, Angustia, Desesperación ».
Sur l’ensemble des deux CD, les passages instrumentaux abondent et les compositions utilisent beaucoup de thèmes récurrents. C’est aussi beaucoup plus mélodique que la plupart des musiques néo-progressives produites aujourd’hui. On aurait sans doute pu être plus concis et condenser l’ensemble en un seul CD mais si vous aimez la musique symphonique progressive pure, vous ne pouvez pas vous tromper en écoutant ceci. Ces « musiques venues d’ailleurs » génèrent une nouvelle approche dans la perception et apportent de la diversité et un enrichissement incontestable à la musique anglo-américaine qui dispose trop souvent du monopole de l’écoute.
Les titres :
CD 1
- « Viajero Inmóvil »
- « Jerezcali (Pueblo de Dos Mundos) »
- « Encrucijada », a) Ascención, b) Retorno, c) Conversión
- « Lamento del Gato »
- « Damajuana »
CD 2
- « Viento »
- « « El Puente », a) Vida Real, b) El Puente, c) Luz al Final del Túnel, d) Valle de los Sueños
- « La Ballesta »
- « Ensamble Al-Mayá »
- « Ansia, Angustia, Desesperación »
Pays: MX
Musea Records PGBG 4512.AR
Sortie: 2003/09