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SJÖBLOM, Rikard & DEN GYLLENE ORKESTERN – Cyklonmannen

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A l’évidence, ce jeune musicien et compositeur suédois ne manque ni d’activités ni d’idées. Ici, il s’est inspiré de « Cyklonmannen », ouvrage d’un auteur suédois inconnu dans nos contrées, Sture Dahlströms. A part cela, il joue un rôle prépondérant dans deux autres formations qui ont chacune publié récemment un album bien coté : Beardfish avec « The Sane Day », et le rafraîchissant et guilleret duo Bootcut avec « De Fluff ».

Une originalité de ce CD est sa subdivision en deux parties distinctes reprenant les mêmes titres. Dans la première, enregistrée en studio, Rikard Sjöblom joue de tous les instruments, exceptés des cuivres et de la flûte, et, dans la seconde, enregistrée en public, il s’est accompagné d’un groupe d’amis, dont le batteur de Bootcut et le bassiste de Beardfish. Cette étrange approche de départ pouvait s’avérer bien risquée ou, à tout le moins, d’un intérêt limité. En définitive, il n’en est rien et les deux versions apparaissent tout aussi réussies et passionnantes. La première, plus abrupte et percutante, offre même un tremplin idéal à la seconde, plus racée et voltigeuse.

Les titres (79’05) :

  1. « (Tema för) Cyklonmannen » (6’16)
  2. « Chelsea Hotel 23rd Street – New York » (3’02)
  3. « Kinesiska Konsulatet / Skyskrapans Sang » (1’23)
  4. « Frostakademien / Kinesiska Konsulatet » (3’56)
  5. « Miss Nutcracker & Pestharnesket » (3’54)
  6. « Sexualfientliga Kommitéen / Svenska Myndigheterna » (5’52)
  7. « Janet » (3’50)
  8. « Taki-Indianerna Och Runstenen » (3’17)
  9. « La Gilas Levitationsvals » (4’36)
  10. « Introduktion » (1’58)
  11. « (Tema för) Cyklonmannen » (6’30)
  12. « Chelsea Hotel 23rd Street – New York » (3’52)
  13. « Kinesiska Konsulatet / Skyskrapans Sang / Frostakademien » (4’49)
  14. « Miss Nutcracker & Pestharnesket / Cyklomannen (Repris) » (4’06)
  15. « Sexualfientliga Kommitéen / Svenska Myndigheterna » (5’03)
  16. « Janet » (3’39)
  17. « Taki-Indianerna Och Runstenen » (3’35)
  18. « La Gilas Levitationsvals » (9’27)

Titres de 1 à 9 : Version studio 2003 (Rikard Sjöblom) :

  • Rikard Sjöblom : Piano, Hammond B3, Fender Rhodes, ARP Pro Soloist, Roland E15, Guitares, Basse, Batterie, Percussions, Turntable, Vocaux & Compositions
  • Sofie Lindgren : Saxophone
  • Peter Fredriksson : Trombone
  • Stefan Aronsson : Flûte

Titres de 10 à 18 : Version Live 2004 (Rikard Sjöblom & Den Gyllene Orkestern) :

  • Rikard Sjöblom : Hammond B3, Nord Electro II, ARP Pro Soloist & Compositions
  • Per Nilsson : Guitares
  • Sofie Lindgren : Saxophone & SFX
  • Tobias Wiklund : Trompette
  • Robert Hansen : Basse
  • Petter Diamant : Batterie

A l’écoute, cette musique plutôt « Pop-Rock Jazzy » apparaît comme un franc bol d’air. Elle respire le dynamisme, le naturel et la gaieté. Les compositions surprennent par leur évidence et l’interprétation par sa spontanéité. Chaque instrument navigue dans ce répertoire de fête avec une belle aisance, sans le moindre égarement malencontreux, même dans les parties en solo dépourvues de longueurs inutiles. Les thèmes développés, parfois d’une simplicité déconcertante, restent attrayants en toutes circonstances, judicieusement agrémentés d’une grande variété instrumentale et sonore. Du grand art !

Rikard Sjöblom signe un ouvrage d’une belle personnalité, sans réinventer la roue pour autant. Quelques références sont détectables, dont la plus notoire reste Focus, après en avoir expurgé les aspects les plus austères et les plus liés à la « Musique Classique ». La folie de Rikard Sjöblom rappelle alors celle de Thijs van Leer dans ses épisodes les plus épiques ; la proximité entre le jeu de batterie de Petter Diamant et celui de Pierre van der Linden est frappante et les quelques envolées du guitariste Per Nilsson n’ont rien à envier à celles de Jan Akkerman. Certaines facettes du Van der Graaf Generator des débuts, avec le saxophoniste Dave Jackson, ressortent également.

Les cuivres jouent un rôle pertinent et déterminant. Ils dégagent une sensation de plénitude assez exceptionnelle. Plus particulièrement, la saxophoniste Sofie Lindgren s’affirme même comme un véritable petit génie miraculeux, avec des interventions poignantes de profondeur et de justesse.

Parmi tous ces titres d’un excellent niveau, deux (ou quatre, en comptant chaque version) se détachent et atteignent les sommets. « Chelsea Hotel 23rd Street – New York » et « La Gilas Levitationsvals » sont construits sur un schéma assez similaire. Ils démarrent en douceur avec divers claviers aux sonorités flottantes. Ils installent alors progressivement le thème de base. Ensuite, les autres instruments apparaissent tour à tour : d’abord la batterie et la basse, puis les cuivres avec un saxophone mirifique, enfin une guitare démente. Le tout s’achève dans un court déluge instrumental plus « Free ». La version « Live » accentue chaque élément, le tirant en longueur, et, dans le dernier cas, sert en plus de présentation finale des participants.

En conclusion, Rikard Sjöblom apparaît comme un artiste à découvrir absolument, tout comme ses trois albums à consommer sans modération, « Cyklonmannen » (Rikard Sjöblom), « De Fluff » (Bootcut) et « The Sane Day » (Beardfish).

Pays: SE
No Budget Hi-Fi Productions JSM04
Sortie: 2006/12/11

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