LONG WINTERS (The) – When I Pretend To Fall
Musique super rafraîchissante par ces temps de canicule sur ce cd, dont la couverture du livret, très psychédélique, évoque “Yellow Submarine”. Sur “Blue Diamonds”, d’ailleurs, on croirait entendre la voix de Ringo Starr. C’est simplement celle de John Roderick, chanteur, guitariste, compositeur et figure de proue du groupe, dont les autres membres sont : Sean Nelson (voix, claviers), Michael Shilling (batterie) et Eric Corson (basse, accordéon). Une flopée de « guest stars » défile au fur et à mesure, comme c’était déjà le cas sur leur album précédent.
Jon Auer joue de la guitare électrique sur “Scared Straight”, morceau jazzy dont la partie vocale rappelle un peu Peter Frampton. Chris Caniglia tient les claviers sur “Shapes” (Roderick/Horning), qui possède une mélodie fort agréable à écouter et ressort de cet ensemble de très bonne qualité. C’est le seul titre que John Roderick ne signe pas seul. “Cinnamon”, très différent tant du point de vue du rythme que de la mélodie, avec Peter Buck (R.E.M.) à la mandoline, est de la même veine. C’est d’ailleurs la variété de l’inspiration qui frappe ici. Le jeu de guitare de John Roderick est cristallin et ajoute un peu de piment à cet excellente plage. Un hit en puissance !
“Bride And Bridle” nous concocte une touche douce amère qui ajoute, s’il en fallait encore, un soupçon de versatilité. “Blanket Hog” est beaucoup plus lent et bien dans la tradition des ballades made in US. La fin frôle le sublime avec son crescendo majestueux et grandiloquent qui évoque les plus belles pages classiques, avec Kerry Downing Johnson au violon alto et Nathan Harrison au violoncelle. Du grand art ! A côté, “It’ll Be A Breeze” paraît presque mièvre malgré sa mélodie accrocheuse.
“Stupid”, au mid tempo tout en contraste, maintient le niveau de qualité générale au top par ses harmonies vocales très étudiées. “Prom Night At Hater High”, très rentre dedans, montre l’étendue des possibilités du groupe et la diversité des compositions de John Roderick. Bart Roderick donne un coup de main aux claviers et le violon alto de Sarah Standard touche au sublime. “New Girl”, toujours avec Bart Roderick aux claviers et Jennifer Faulkner (une des voix), est un rock que ne désavoueraient pas les Stones, pas plus que R.E.M. ne renierait “The Sound Of Coming Down”. Du relief, encore plus de relief ! “Nora” est une réflexion sur l’amour ponctuée par un déluge de guitares, qui se termine de façon abrupte. Enfin, une vidéo en QuickTime de « Blue Diamonds » est offerte en bonus.
En résumé, c’est un excellent album exempt de faiblesse et plein de fraîcheur. John Roderick est un compositeur très doué et très méconnu. Rendons lui l’hommage qu’il mérite ! La musique et les paroles sont très variées, les musiciens de qualité, l’ambiance générale très positive. On voudrait écouter de tels albums beaucoup plus souvent. C’est le beau côté de l’Amérique et c’est aux antipodes du mouvement néo punk qui semble se dessiner de façon précise !
Pays: US
Munich Records MRCD 244
Sortie: 2003/08/21