HELMET – Monochrome
A l’origine groupe de hardcore influencé principalement par Big Black (fondé en 1982 par Steve Albini), Sonic Youth et Killing Joke, le groupe américain Helmet compte actuellement dans ses rangs le chanteur, guitariste et compositeur principal Page Hamilton, l’âme du groupe, Chris Traynor à la guitare et à la basse, Mike Jost à la batterie et Jeremy Chatelain à la basse.
On doit la production de l’album « Monochrome » à Page Hamilton et Wharton Tiers, qui a enregistré les deux premiers albums de Helmet, les meilleurs : « Strap It On » (1991) et « Meantime » (1992). Les membres du groupe se sont séparés de commun accord en 1999 mais le groupe s’est reformé en 2004 avec un nouveau line-up. Cet album est un retour aux sources, en quelque sorte, mais Page Hamilton s’est un peu calmé et la qualité du chant n’atteint pas vraiment celle des débuts.
La musique, entre post hardcore, punk et metal, se situe quelque part entre The Smashing Pumpkins, Faith No More, Soundgarden, Foo Fighters, The Melvins et Therapy? mais la ressemblance est assez approximative. C’est dire si ça décoiffe et on retrouve sur « Monochrome » la musique crue et abrasive, les solos de guitare interminables et, malgré le changement de composition, la rythmique implacable des premiers albums notamment sur « Swallowing Everything », le premier titre, où la voix de Page Hamilton a un peu perdu de sa superbe.
Complètement déjanté, « Brand New » emboîte le pas et confirme cette impression : c’est bien le meilleur album à ce jour après ceux des débuts. « Bury Me » est encore plus proche de l’héritage du hardcore, tandis que « Monochrome » comporte des passages nettement plus doux. Il n’y a rien à ajouter d’autre pour « On Your Way Down », qui se déroule sur un air martial, mais « Money Shot » évoque un peu The Smashing Pumpkins. « Gone » est le titre retenu pour faire la pub du groupe sur Internet et il est très bon.
« Almost Out Of Sight » est un heavy metal mid tempo pas piqué des vers qui fait penser vaguement à Faith No More et aux Melvins. « Howl » est une courte transition et « 410 » débute par des riffs de guitare acérés et reste agressif jusqu’au bout, toujours dans la ligne des Melvins. « Goodbye » ressemble un peu à Therapy? mais comporte par moments des aspects que ne désavoueraient pas les Smashing Pumpkins. Citons pour mémoire le titre caché instrumental de 8 secondes.
Dans le genre, c’est un très bon album et, malgré l’évolution inéluctable liée au changement de personnel, il plaira à coup sûr aux fans du groupe.
Pays: US
Warcon Records / Rock Inc. DRT 704
Sortie: 2006/07/31