VERHEYEN BAND, Carl (The) – Take One Step

Dans une entreprise dite normale, dire de quelqu’un qu’il est « un gentil garçon » sous-entend qu’il n’est pas très performant. Rien de tout ça avec Carl Verheyen : lui, c’est un gentil garçon performant et il le prouve une fois de plus sur cet album rock où le chant n’est pas la priorité et s’efface devant le côté instrumental.

L’année dernière, nous avons mis sur le site la chronique du DVD (« Live in L.A. (DVD)« ) et celle du CD (« Live in L.A.« ), tous deux d’excellente qualité. Cette fois, il sort un CD beaucoup plus basé sur le rock et le blues.

Les choses vont tout de suite bon train avec « Georgia’s Reel (Just A Start) », un morceau où les genres se mélangent pour un résultat particulièrement heureux. Carl Verheyen y va de quelques soli très réussis. Ce morceau est suivi par « The Code », jazz rock où sa virtuosité crève les yeux, ou plutôt les oreilles. Bien soutenu par ses complices de la rythmique, il étale toute sa technique comme s’il subissait un examen. Ses longues improvisations notamment sont très réussies, le chant n’étant là que pour apporter plus de variété.

Beaucoup plus court, « Dusk (Two Views Of The Canyon) Part 1 » apparaît comme une lente intro intimiste avant d’aborder « Dusk Part 2 », morceau bluesy qui se poursuit de manière feutrée dans la foulée du morceau précédent. Vers la fin, Jim Cox se distingue à l’orgue et apporte au morceau un aspect majestueux. « Take One Step » est plus rock mais il comporte aussi des relents de blues et de jazz. De nouveau, le mélange des genres est bénéfique et le jeu de guitare de Verheyen s’y adapte à merveille, toujours avec une rythmique qui sent parfaitement son jeu parfois déroutant.

« You Bring Me Down » est aussi un morceau chanté de style jazzy sur un mid tempo qui lui permet d’exhiber son touché et sa technique parfaite. « In The Stream », à dominante rock, le voit jouer très vite et très bien ; sa maîtrise est telle et il s’y montre tellement brillant qu’il en devient difficile à suivre pour ses partenaires qui pourtant tirent leur épingle du jeu. C’est un des sommets de l’album.

Très jazzy, « Lighthouse » est plus lent, plus long, plus élaboré et se prête mieux à une interprétation nuancée, avec un chant mieux mis en évidence. Ici aussi, sa virtuosité apparaît d’emblée mais culmine à la fin du morceau. Sur « Topanga Hoedown », un instrumental, les musiciens éprouvent manifestement beaucoup de plaisir à jouer ensemble et leurs improvisations s’en ressentent dans le sens positif.

Enfin, sur le très long « Bells Of April », qui débute sur le mode mineur, Carl Verheyen étale tout son savoir-faire de bout en bout mais le lent crescendo vers le paroxysme est parsemé d’improvisations remarquables de tous les musiciens, qui semblent mettre un point d’honneur à terminer en beauté ; les phrases musicales s’enchaînent avec une très grande cohésion pour le bonheur de tous. Brillant !

The Carl Verheyen Band sera à Verviers, au Spirit of 66, le mercredi 20 septembre 2006. Pour tous les amateurs de musique de qualité, c’est un spectacle à prix modique à ne pas manquer.

Pays: US
Provogue / Mascot Records PRD 7205 2
Sortie: 2006/09/15