MOVING GELATINE PLATES – Removing
C’est en 1965, à Sartrouville (Yvelines), qu’a lieu la rencontre entre le bassiste Didier Thibault et le guitariste Gérard Bertram. Après les péripéties habituelles, elle aboutit à la formation de Moving Gelatine Plates en 1969. Cette année-là, le groupe comprend également le batteur Gérard Pons et le claviériste, saxophoniste, trompettiste et flûtiste Maurice Helmlinger. Influencé par Soft Machine, le style de Canterbury, Pink Floyd et Frank Zappa, le quatuor se forge une certaine réputation dans l’univers microscopique du « Rock Progressif » français de l’époque. Cette même dimension leur imposera de jeter le gant dès 1972, exsangue financièrement, et ce, malgré la publication de deux albums chez C.B.S., « Moving Gelatine Plates » en 1971 et « The World of Genius Hans » en 1972, réédités récemment par le label Musea.
En 1980, Didier Thibault, sous la dénomination raccourcie de Moving, enregistre un album du même nom, également réédité, sans les autres membres originaux, avec la participation du saxophoniste de Gong, Didier Malherbe.
En 2006, le nouvel album, « Removing », n’est pas plus le fruit d’une véritable reformation puisque Didier Thibault en reste le seul rescapé de la première époque. Quant à Jean Rubert, il était membre de Moving.
Voici les titres (51’32) :
- « Removing » (Didier Thibault)(2’34)
- « Like a Flower » (Didier Thibault)(6’18)
- « Enigme » (Stéphane Lemaire)(4’54)
- « Comme Avant » (Maxime Goetz)(4’17)
- « Breakdown » (Didier Thibault)(6’31)
- « Nico » (Maxime Goetz)(6’15)
- « Bellidor » (Maxime Goetz)(7’12)
- « Waiting for the Rain » (Didier Thibault)(5’47)
- « Theo » (Maxime Goetz)(7’44)
Et les musiciens, par ordre alphabétique :
- Maxime Goetz : Guitares
- Eric Hervé : Batterie
- Stéphane Lemaire : Claviers
- Jean Rubert : Saxophones & Flûte
- Julien Taupin : Violon & Trompette
- Didier Thibault : Basse & Vocaux
- Anton Yakovleff : Violoncelle, Contrebasse, Trombone & Voix
+ - Pierre-Olivier Golovin : Saxophones Ténor (3) & Soprano (6)
- Michel Hausseguy : Alto (7)
- Brian Smith : Precount (7)
- Nicolas Yakovleff : Hautbois (2)
- Moulin à Vent Big Band : Introduction (4,7)
- Chœurs Claire Joie : Introduction (8)
A l’écoute, il faut bien avouer que ces neuf titres sont tous excellents, quel qu’en soit leur compositeur. Rien que cet élément devrait être rassurant pour le futur du groupe sous cette forme.
L’ensemble évolue dans un « Rock Progressif Jazzy », toujours harmonieux, bien construit, élégant, d’une extrême précision. L’orchestration est impeccable et variée. Elle dépasse le stade de l’accompagnement. Les débordements instrumentaux s’effectuent dans un cadre bien tracé et n’apparaissent jamais maladroit ou inopportun. Le nombre important d’instruments utilisés, plus particulièrement des cordes et des cuivres, apporte une richesse étonnante et souligne l’imposant potentiel des différents instrumentistes. Dans ce mécanisme complexe et sophistiqué, chaque rouage s’imbrique à la perfection, au moment adéquat, offrant en définitive un produit d’une étonnante fluidité. Sans être transcendant, n’apparaissant que sur trois titres, le chant n’en est pas moins agréable et, surtout, il colle bien à la musique. Il rappelle les rares interventions de Pierre Moerlen dans le genre.
D’ailleurs, généralement, la parenté avec le Gong de Pierre Moerlen reste la plus évidente, dans le ton surtout : en fait, un Gong moins percussif qui aurait conservé et amplifié le rôle des saxophones, flûtes et violons.
En définitive, un album qui respire la perfection et qui devrait mener à la redécouverte des précédents.
Pays: FR
Musea Records FGBG 4663.AR
Sortie: 2006/05