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MONTEVIDEO – Montevideo

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Protégé de John Stargasm (Ghinzu), Montevideo serait dès lors, tel un Arctic Monkeys à la sauce belge, un groupe célèbre avant même d’avoir sorti le moindre album. On pourrait être tenté de définir Montevideo en fonction de ce seul critère. Découvreur de jeunes talents, le chanteur de Ghinzu nous permettrait ainsi de faire l’économie d’une écoute attentive. Ce serait dommage : celle-ci confirme un potentiel important chez ce groupe encore peu connu.

A l’origine, Montevideo, c’est Jean Waterlot (chant, guitare, synthé), Emmanuel Simonis (guitare, chant), Julien Galoy (guitare basse) et Pierre Waterlot (batterie). Rien que de très classique sur le plan instrumental. Alors, où se situe la différence ? Contrairement à d’autres groupes plus discrets, ils n’ont pas leur langue en poche. Au niveau belge, c’est déjà étonnant. Mais pourquoi pas ? Au lieu des frères Gallagher, pourquoi pas les frères Waterlot ? Cela nous changerait de l’ordinaire.

En tout cas, sur le plan musical, le seul important, finalement, ils ont du répondant. Des titres comme « Groovy Station », très Placebo, avec une intro assassine à la trompette, « Sluggish Lovers », avec son groove dévastateur, ou « Drunk For The Last Time », qui évoque irrésistiblement les écossais de Franz Ferdinand, sont dans la norme des grands standards du rock belge, avec un zeste de créativité en plus. L’excellent « I’m A Troublemaker » fait un peu penser à The The et « Nation » a de la gueule. C’est assez court, très énergique et très bon.

Mine de rien, cela fait déjà de solides références même si l’on pense surtout à Franz Ferdinand. On y retrouve ce sens de la musique dansante qui ne se pose pas de questions métaphysiques et c’est très bien comme ça. Le groupe se revendique plutôt des Pixies côté punch, de Sonic Youth pour la créativité ou de Madness pour l’entertainment mais là, c’est beaucoup plus sujet à caution, chacun des modèles étant un champion dans sa catégorie. Pour les égaler dans ces domaines, va encore falloir bosser. Mais laissons-leur le bénéfice du doute.

Côté titres accrocheurs, « Liberation For Women » cartonne sur un rythme irrésistible avec la guitare basse en évidence et semble avoir un côté féministe destiné à plaire aux filles. C’est toujours bien de les mettre de son côté. Mais à l’examen des paroles, on doit déchanter : c’est plutôt macho et intéressé, comme truc. Mais des filles doivent aimer ça aussi, sans doute. Attendons l’autopsie et surtout, analysons de près les réactions du beau sexe lors des concerts. Ce sera LE critère.

Très court, « H.E.A.T. » semble avoir été écrit pour nous narguer par ces temps de canicule. Rafraîchissant comme un breezer citron chilled. Avec ses effets électroniques, « Nu Song » est plus spécial et la basse fait des merveilles. On n’y est pas tellement habitué en Belgique mais c’est vraiment bon. Limite hypnotique, « Sunshine » est plus élaboré et déroutant à la fois, comme « Boys From Brasil », qui semble être un hommage indirect à un pays controversé. Enfin, « Paris In The Snow » fait rêver par ces temps de canicule. Paris sous la neige, tout un programme. On s’en contenterait dès ce soir. Sur le plan musical, c’est doux, c’est intimiste, c’est excellent.

Le groupe sera à Hotton (Hot’on Island) le 29 juillet 2006, à Yernawe (Yernawe Rock) le 4 août, à Han sur Lesse le 11 août, à Bruxelles (Rock the City) le 12 août, au Festival de Nandrin le 13 août (voir notre agenda). S’il confirme sur scène ce qu’il laisse entrevoir sur disque, on devrait être en présence d’un groupe intéressant au futur prometteur. En tout cas, John Stargasm a vu juste, cet album mérite d’être acheté sans hésitation.

Pays: BE
Dragoon / Bang! BG053
Sortie: 2006/06/06

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