MAGENTA – Home
Le dernier album de Magenta, qui était aussi leur second, s’intitulait « Seven« . Il est sorti en 2004. Depuis, quelques changements de personnel ont eu lieu et un DVD, « The Gathering« est sorti fin 2005. Si Rob Reed est toujours le maître du groupe jouant d’un peu de tout tandis que son frère Steve écrit les textes, il est toujours entouré de Christina (chant), Chris Fry et Martin Rosser (guitares). Les nouveaux sont Dan Fry à la basse et Allan Mason-Jones à la batterie. Côté invités, on note la participation de Troy Donockley (Iona) à la cornemuse irlandaise et aux flûtes ainsi que celle de Lee Goodall au saxophone.
Cette fois, ce n’est pas sept morceaux qui nous sont offerts mais bien quinze. Evidemment ils sont plus courts mais l’album dure quand même près d’une heure dix. Si « Seven » montrait de fortes influences provenant de Yes ou des Flower Kings, ici c’est plutôt Genesis, Camel et Kayak qui laissent des traces même si un peu de FK traîne de-ci de-là.
La voix de Christina émerveille toujours autant sur cette musique de Rob Reed qui démontre une grande créativité. Le guitariste Chris Fry distille toujours des notes envoûtantes qui se mélangent souvent avec les claviers de Rob. Son frère Dan, à la basse, est un remplaçant de taille. La rythmique de l’ensemble s’en ressent. Mais n’oublions pas le nouveau batteur qui est d’une efficacité redoutable. Et puis il y a aussi Martin Rosser souvent responsable de tons floydiens. Inutile de dire que si Magenta a été nommé Meilleur Groupe de l’Année 2005 par la Classic Rock Society, ils méritent amplement ce titre.
Parmi les grands moments de l’album, il y a ce « Hurt » aux guitares tantôt flamboyantes tantôt aériennes et mélancoliques. « Moving On » et la mélodie de son chant se montre subliminal. Il vous fera sans aucun doute vibrer sous les frissons d’autant que le solo de guitare est superbe tout comme celui du saxo. Il y a aussi « Demons », qu’ils avaient offert en avant-première sur leur récent DVD « The Gathering », et ses solos de guitares bien dans le style Pink Floyd avec des envolées mirifiques. Superbe aussi ce « The Journey’s End » aux tons à la fois Camel et Renaissance.
Troy Donockley, on le retrouve sur « The Traveller’s Lament » et « Home ». Il nous abreuve de sa cornemuse mélancolique pour ces deux titres enchaînés imprégnés de tristesse. Leur côté genesien se révèle particulièrement sur un « The Journey » bien proche de l’ambiance du fameux « Selling England By The Pound ». Quant à « Joe », il est baigné par un peu de Mike Oldfield et de Steve Hackett.
Ce nouvel album sort aussi en Edition Spéciale. Il est alors accompagné d’un second CD baptisé « New York Suite » contenant cinq morceaux qui ne se trouvent pas sur l’opus de base excepté en partie le dernier qui est une reprise du morceau d’ouverture de « Home ». Il s’agit quand même de quarante minutes d’excellente musique et il serait dommage de vous en priver. Aussi je vous conseille cette édition. On y trouve « Arrival » plus dans le style Flower Kings, « Home From Home » assez Kayak avec un petit côté symphonique, « White Lies » et « Truth » plus dans un style Yes.
Alors, ce « Home » vaut-il « Seven »? Difficile à dire. Si « Seven » était marqué par un grand punch celui-ci se montre plus doux et mélancolique. De plus il se dévoile au fur et à mesure des écoutes et pourrait donc bien révéler plus de secrets encore qu’il n’y paraît.
Pays: GB
F2 Music 206606
Sortie: 2006/06/01