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O.D. – Artificial Stupidity

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L’éclectisme est de mise sur cet album qui touche un peu à tous les genres. La dualité entre la vie trépidante des mégalopoles et la nature apaisante en constitue le fil conducteur. Cet opus est original par sa démarche : mêler les compositions désabusées et sombres de David Rosane et les samples de Olivier Furter, un compositeur Suisse amateur de musique électronique. C’est lui aussi qui fournit les lignes de basses et les parties jouées au synthé. Il doit avoir bien écouté Kraftwerk au temps où ce groupe représentait encore quelque chose dans le monde du rock. Nostalgie, quand tu nous tiens …

Le nom du groupe est O comme Olivier Furter et D comme David Rosane. C’est bête comme chou. Ce dernier est un chanteur compositeur ornithologue New Yorkais qui chante sur le ton de la conversation, un peu comme Stuart Staples de Tindersticks et Kurt Wagner de Lambchop, notamment sur « West » et « Smoke ». Il joue aussi de la guitare électrique et de la guitare acoustique. Le climat de ses compositions est aussi sombre que le monde imaginaire des deux chanteurs précités, comme si, avec les années, il était revenu de tout.

Furter et Rosane se sont rencontrés à Paris en 1999 et ont décidé de travailler régulièrement ensemble, à leur rythme, sans se soucier du succès de leur entreprise ou des modes. Ils se font aider dans leur travail par des musiciens assez peu connus mais qui s’inscrivent parfaitement dans leur démarche. Leur rock pop électro folk semble pourtant avoir des racines lointaines et ce qui le caractérise avant tout, c’est le contraste entre la vie urbaine trépidante et la nature apaisante qui lui sert d’antidote. Paradoxe, c’est parfois la musique électronique qui évoque la nature.

Cette dualité permanente voulue par les deux compères n’a pas son pareil pour générer des atmosphères particulières très typées, comme sur « E-male ». L’amalgame détonant entre vie urbaine et nature réparatrice semble parfois tiré d’un film de science fiction, notamment sur « The City Is Psyche », dont les paroles sont assez surréalistes et les cuivres assassins, et peut-être surtout sur « 20th Century Ghost », dont les bruitages sont très suggestifs et la mélodie imparable.

Les percussions de « Cornflake » sont aussi très réussies et leur caractère jazzy apporte une touche bienvenue de dépaysement supplémentaire au même titre que les cuivres. Le chant est plus intimiste sur « In Time » comme sur « I’m In A Zone » et les chants d’oiseaux sur ce dernier apportent une petite note d’exotisme mais le chant désabusé semble sortir d’une équipée nocturne bien arrosée et représente la marque de fabrique de ce duo très spécial, loin des modes et de la musique formatée dont on nous gratifie trop souvent.

Avec « Disco Mamma », le duo aborde un autre style qu’il n’est pas nécessaire de nommer mais la réussite est au rendez-vous, tandis que « Yellow » est une ode à l’amour et à la nature magnifiée par une mélodie très réussie. Cela fait déjà pas mal de bonnes choses. Ce mélange des genres intelligent revisité par l’électronique va de la world music au funk, au jazz, à la pop music, à la country et au rock, comme si le duo voulait imprimer sa marque à tous les styles de musique en gardant à tout prix sa propre personnalité, tout en émettant des critiques sur cette société et son évolution erratique. C’est très classe et plus on écoute, plus on aime. A découvrir absolument !

Rappel des titres :

  1. « E-male »
  2. « West »
  3. « Smoke »
  4. « In Time »
  5. « Cornflake »
  6. « Yellow »
  7. « I’m In A Zone »
  8. « Disco Mamma »
  9. « The City Is Psyche »
  10. « 20th Century Ghost »
  11. « Do You Believe? »

Pays: US/CH
Basement Productions OD 02
Sortie: 2005/12/25

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