PHOENIX – It’s never been like that
Revoilà donc Phoenix, le drôle d’oiseau de la pop française, avec un album enregistré en trois mois et demi dans les locaux d’une ancienne radio de Berlin Est.
On attend les quatre Versaillais au tournant mais ils nous surprennent avec « Napoleon Says » morceau plutôt rêche et dur d’approche qui ouvre l’album, sonnant comme un vieux Pixies dont les subtilités ne se dévoilent qu’après plusieurs écoutes.
Mais le Phoenix attendu arrive avec « Consolation Prizes », petit joyau de pop subtile qui ne sonne pas du tout français, tout comme « Rally » et « Long Distance Call », très marqués par la marque de fabrique du groupe : sa capacité à inventer des refrains accrocheurs que l’on retrouve sur « One Time Too Many » et « Lost and Found ».
« Courtesy laughs », petit chef d’oeuvre de pop progressive, est un des sommets de l’album, rappelant James ou les Waterboys par ses envolées de guitare.
« North » sonne étrangement proche d’un instrumental du premier album d’Interpol « Hands Away » et de « la Ritournelle » de Sébastien Tellier. Même approche mélodique sur trois accords. On appréciera toutefois le final avec les hurlements de loup puis une transition qui laisse pantois vers « Sometimes in Fall » : là la voix de Thomas Mars glisse parfaitement sur les caisses claires de Julien Delfaud.
L’affaire est « entendue » en 36 minutes. Phoenix vient de rentrer dans le panthéon des esthètes de la pop contemporaine, tirant le meilleur d’une culture musicale qui balaye très large, de XTC à Prefab Sprout en passant par les Talking Heads ou n’importe quel groupe de rock
orfèvre dans lequel l’auditeur les reconnaîtra. Et en plus, ils sont français. Que demande le peuple?
Vraiment très, très fort.
Pays: FR
Virgin/EMI 094635571622
Sortie: 2006/05/15