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EAST WIND POT – East Wind Pot

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Cette formation japonaise menée par la claviériste Yuko Tsuchiya s’est constituée en 1997. Ses quatre membres ont tous été actifs dans d’autres formations, dont Theta et Makoto Kitayama with Shingetsu Project. Les voici :

  • Yuko Tsuchiya : Claviers & Compositions
  • Daisuke Yamasaki : Saxophones, Flûtes & Clarinette
  • Yoshiyuki Sakurai : Basse
  • Eiichi Tsuchiya : Batterie

Leur musique, totalement instrumentale, évolue dans un « Jazz-Rock » teinté de « Progressif », frais et limpide, bien mis en place, principalement axé sur les échanges entre claviers et instruments à vent, rejoints à l’occasion par la basse. La rythmique est solide avec un batteur puissant et débordant, s’appuyant beaucoup sur les cymbales. L’ensemble évoque Chick Corea, Gong, le Pierre Moerlen’s Gong, Brian Auger, Brand X.

Ces enregistrements ont été réalisés entre 2002 et 2004. En voici les titres (48’42) :

  1. « Dr. Bloodmoney » (7’00)
  2. « An Argument with Ilya Kuryakin Whom I loved in my Childhood » (12’06)
  3. « Minotaurus » (6’48)
  4. « Blue Monday » (5’04)
  5. « L’Aiguille Creuse » (9’08)
  6. « April Dancer » (8’34)

Toutes ces pièces apparaissent d’une égale qualité et s’écoutent avec plaisir, sans la moindre lassitude. Elles se fondent sur la dynamique créée par la succession des interventions des instrumentistes en vedette.

« Dr. Bloodmoney » navigue dans l’univers « Jazz-Rock » plus proche de Brian Auger. Les duels successifs entre Yuko Tsuchiya à l’orgue et Daisuke Yamasaki sont impressionnants. La basse les enrichit en douceur. Seul le déchaînement du batteur sur ses cymbales paraît parfois excessif.

La première partie de la longue pièce « An Argument with Ilya Kuryakin Whom I loved in my Childhood » n’aurait pas choqué dans le répertoire de Chick Corea et de son premier album « Return to Forever ». La confrontation piano/basse y est admirable et majestueuse, jusqu’à ce que l’apparition des deux autres instrumentistes provoque une accélération. Les claviers utilisent alors toute une gamme de nouvelles sonorités, dont celles des xylophones et des vibraphones, qui rappellent beaucoup les frères Moerlen. L’alternance des claviers et des instruments à vent devient alors palpitante. Toujours bien marquée, la basse se déplace en souplesse. La batterie, quant à elle, s’échappe dans tous les sens, toujours avec beaucoup de cymbales, mais sans surcharge gênante. Excellent !

Bien construit, « Minotaurus » comprend quelques solos déjantés du saxophoniste, dans l’ombre de Didier Malherbe (Gong) et de Elton Dean (Soft Machine). Le batteur n’a aucun effort à faire pour rester dans ce registre voltigeant. Claviers et basses sont tout aussi remarquables, mais plus sages.

Belles compositions également, « Blue Monday » et « L’Aiguille Creuse » consacrent la dynamique positive montée entre les claviers et les instruments à vent, à l’occasion débordants. Elles voient également une forte participation de la basse, dans la riche tradition de Jack Bruce. La rythmique répétitive de la seconde pièce permet toutes les constructions en solo.

« April Dancer » respire à plein nez l’air du Gong de « Shamal ». Le bassiste Mike Howlett, le saxophoniste Didier Malherbe, ainsi que le compositeur, batteur et vibraphoniste Pierre Moerlen en sont les pères nourriciers et en fournissent une multitude d’ingrédients. Il n’empêche, le résultat ne saurait leur faire honte.

En définitive, on savoure ici un excellent produit, à nouveau issu de cette immense pépinière japonaise. Si les influences extérieures restent constamment très marquées, elles n’en dénaturent jamais le résultat final.

Pays: JP
Musea FGBG 4636.AR / Poseidon PRF-032
Sortie: 2006/04

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