VARIOUS ARTISTS – Return Of The Dark Side Of The Moon – A Tribute To Pink Floyd

Si vous cherchez quelqu’un capable de massacrer un chef d’oeuvre de l’histoire du rock, vous l’avez trouvé. Billy Sherwood (Yes) est sans aucun doute le champion en la matière. Après avoir jeté son dévolu sur l’album « The Wall » en sortant fin de l’année dernière « Back Against The Wall« , voici qu’il a décidé de faire subir le même sort au légendaire « The Dark Side Of The Moon ».

Comme de bien entendu, il a fait appel à une pléthore d’artistes de renom. On se demande bien comment il a réussi à convaincre ces musiciens qui pourtant auraient eu bien mieux à faire. C’est sans doute l’avantage de faire partir d’un groupe comme Yes. Ainsi, vous retrouvez ici des gens tels Adrian Belew, Tony Kaye, Alan White, Robby Krieger, David Sancious, Rick Wakeman, Steve Howe, Tommy Shaw, Edgar Winter, Bill Bruford, Tony Levin, John Wetton, Scotty Page, Dweezil Zappa, Robben Ford, Steve Porcaro, Aynsley Dunbar, Tony Franklin, Geoff Downes, Peter Banks, et quelques autres.

Le but était donc de rendre hommage au légendaire album de Pink Floyd en le reprenant dans son entièreté. Tel un chef d’orchestre de musique classique, Billy Sherwood a voulu reproduire l’oeuvre à la perfection comme on le ferait pour un Mozart ou un Beethoven. Quel est l’intérêt de la manoeuvre? J’avoue ne pas avoir trouvé. Si Mozart ou Beethoven n’ont pas laissé d’enregistrements à part leurs partitions et que l’on peut donc comprendre les interprétations des chefs d’orchestres, Pink Floyd a lui laissé tout ce qu’il fallait. Nous avons les albums vinyles originaux et les remasterisations digitales. Que demander de plus que les originaux?

En fait, il faut se pencher sur l’intérêt d’une reprise. Quel est-il? Une reprise n’a d’intérêt que si elle apporte un plus à l’original ou si l’interprète la joue à sa manière, différente de l’original. On peut par exemple trouver que la version de Fish du fameux « Faith Healer » du Sensational Alex Harvey Band est une bonne reprise car elle apporte une dynamique et un feeling plus puissant que l’original. D’un autre côté, la reprise du légendaire « Imagine » de John Lennon par A Pecfect Circle est superbe tant elle est différente de l’original. Ici, rien de tout cela. Billy Sherwood nous propose un album complet copie conforme de celui de Pink Floyd qui n’arrive jamais à la cheville de l’original. Il est fade de a à z. On en viendrait même à regretter son tribute à « The Wall » tout aussi inutile mais mieux réussi.

En résumé, ce tribute est un véritable massacre d’un des plus grands albums de l’histoire du rock. Il faut l’éviter à tout prix et prier pour que quelqu’un ose enfin dire à Billy Sherwood qu’il est grand temps d’arrêter cela sans quoi nous devrons sûrement encore nous attendre au pire dans le futur.

Pays: US
Musea Records FGBG 4653.AR
Sortie: 2006/04