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VENUS – The Red Room

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[Total: 3 Moyenne: 5]

Trois ans après l’incroyable « Vertigone« , Venus revient sur le devant de la scène belge. Marc Huyghens (chant, guitare, orgue) est accompagné par Christian Schreurs (violon, guitare, orgue), Pierre Jacqmin (basse, double-basse, guitare) et Jean-Marc Butty (batterie, percussions). La production a été assurée par Head (PJ Harvey, Marianne Faithfull, Massive Attack).

« Here And Now », tout en étant très dépouillé, se montre tendu et dur. Les guitares distorsionnées impressionnent. Le rythme lancinant s’impose. Une bien belle entrée en matière. Le violon joué en picking sur « Everybody Wants To Be Loved » lui donne un cachet particulier alors que les percussions prennent une tournure envoûtante. Ce titre figure sur la bande son du film « Opening Night » de John Cassavetes dont Venus a écrit la musique. « Love And Loss » traite de la solitude. La chanson s’approche un peu plus de l’album précédent dans sa forme alors que la plupart des titres de ce nouvel opus ont délaissé l’habituelle suite couplet/refrain pour laisser éclater une créativité sans barrière. « Love And Loss » sera sans doute un hit.

« Mother’s Voice » s’écoule lentement dégageant une certaine mélancolie amplifiée par les effets des guitares et par son violon lancinant et même déchirant sur la fin. Puissant et superbe! « Underwater » se veut léger et mélodique. Son côté pop et caressant traite pourtant l’histoire d’un homme qui doit toucher le fond pour mieux rebondir. « Everything That Rises Must Converge » nous envoûte. Il nous prend aux tripes. Le jeu superbe du violon nous fait frissonner. L’ambiance s’élève progressivement. C’est un des tous grands titres de l’album.

« The Red Room » joue sur les voix pour nous emmener dans cette pièce réservée à la méditation et à la création. Les guitares prennent des tons PJ Harvey. Est-ce l’influence de Head? La rythmique est bien plus marquée sur « Add Stars To The Sky ». Et pourtant, on ressent toujours cette impression de confidentialité qui règne sur l’album même si le sujet nous parle des ambitions qui guident notre vie avec ses hauts et ses bas. « Who The Fuck Gave You This Invitation? » est très énergique et nous transcende tout en prenant des couleurs Placebo. Ras-le-bol de l’intolérance et des humiliations.

Le mystérieux et mélancolique « The Northern Cross » nous enveloppe de sa ballade alors que « I Spoke Too Soon » se montre très intime jouant une nouvelle fois énormément sur les vocaux. Ce n’est que vers la fin que le morceau s’électrifie et prend son envol. « Poison » nous interpelle. Le titre est fort. La musique se développe de façon hypnotique. L’ambiance est primordiale. Elle s’élève progressivement tout au long de la chanson. Le violon pleure ses cris de tristesse. On frissonne. Un signe! Un grand morceau sans aucun doute! Enfin, « Unknown » termine ce nouveau Venus de manière lancinante, le chant s’étalant de tout son long.

Notez également la belle présentation sous forme de digipack, rouge bien entendu, avec un livret agréablement et sobrement composé tel un livre contenant les paroles de tous les morceaux ainsi que quelques photos.

En résumé, alors que l’on se demandait bien si Venus allait pouvoir faire mieux qu’un « Vertigone », on peut indéniablement les féliciter car l’opération est réussie haut la main. « The Red Room » ose sortir des sentiers battus pour créer une ambiance toute particulière. Peut-être n’ont-ils pas ici un hit comme « Beautiful Days » mais ils ont une âme plus grande encore.

Pays: BE
Bang! 8345 10554 5
Sortie: 2006/03/27

3 thoughts on “VENUS – The Red Room

  • Venus couleur émotions, croyez-moi vous n’allez pas être déçus.
    Red room prend un tournant étonnant au niveau de la créativité mais malgré tout j’ai distingué comme une suite logique à Vertigone qui s’adresse plus aux sentiments de l’enfance ou de l’adolescence. Alors qu’adulte Red room vous projette sur les sentiers du sang, de la colère, et enfin de l’amour.
    La musique est basée sur des émotions sucrées/amères. Vous passerez par toutes les étapes de reconstruction, des fondations à la charpente jusqu’au pinacle. Une thérapie en-soi ! Un album semblable à une fleur après une période de sécheresse se redressant tel un soldat, offrant ses couleurs tel étendard, son parfum tel un chemin invisible, vaporeux et enivrant.
    Enfin avec Red Room, Venus, vous offre l’espoir couleur de l’essentiel, odeur d’oxygène…

  • une erreur dans ta chronique cependant: « Everybody wants to be loved » n’est pas apparu sur la bande son de « Opening Night » de John Cassavetes (vu que le film date des années 60-70) mais en fait les paroles de la chanson sont reprises du monologue d’ouverture du film.

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