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NAIKAKU – Shell

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Fondé par le bassiste Satoshi Kobayaski en 1998, ce groupe japonais publie ici son deuxième album après « Wheel of Fortune » en 2003, album qui comprenait également une version du célèbre « Hocus Pocus » de Focus.

Si quatre musiciens sont présents tout au long de l’album, ils semblent se diviser en deux duos hiérarchisés, le second étant qualifié de support (« support member »). Plutôt gag, sur leur premier album, la situation du batteur et de la flûtiste dans ces duos était inversée.

Voici leurs noms et instruments :

  • Satoshi Kobayashi : Basse
  • Kazumi Suzuki : Flûte
    +

  • Norimitsu Endo : Batterie & Percussions
  • Mitsuo Muraoka : Guitares & Trompette
    + Invités :

  • Kei Fushimi : Guitare Electrique
  • Daichi TaKagi : Minimoog, Mellotron Samples, Yamaha CS-30 & Tape Echo

Le groupe produit un « Rock Progressif » instrumental, souvent teinté de « Heavy-Metal », avec quelques structures issues du « Jazz-Rock ». Bien que l’influence de King Crimson, toutes époques confondues, transparaisse constamment, certaines couleurs de Jethro Tull, de Gong et Steve Hillage, et de l’excellent groupe français Taal ne peuvent être négligées. La flûte, très présente, rappelle beaucoup Ian MacDonald. La basse, épaisse, évoque plutôt Tony Levin. La batterie synthétise toutes les humeurs de King Crimson depuis Ian Wallace et Michael Giles jusqu’à Bill Bruford. Les guitares, toujours excellentes, évoluent dans le registre le plus large et le plus varié. Elles peuvent être délicates, dynamiser l’ensemble ou apporter la flamme « Heavy-Metal », un peu à la façon du guitariste de Taal, Anthony Gabard.

Voici les titres (60’30) :

  1. « Crises 051209 » (15’18)
  2. « Ressentiment » (8’54)
  3. « I found a deep dark hole and I am going to jump in! There will be no proof of my existence in this dark abyss. No – one will find me here! I have to compensate for being born by the redemption of my life into death. I will become a commendable entity and stop all the senseless butchery and useless cruelty I have inflicted onto other souls. Right from the start we only live in the « now ». But if we even stop to think of the here and now, it has already become the past in a twinkling of a moment. In turn, the future is pushing against the now and this whole perception as we know it soon becomes the past. To try and verify the moment of « Life » is an impossible task. When trying to prove life, it becomes a past existence in which there are too many memories. All in all, in the end life and death are exactly the same. So I am going to follow my dream and dive into my chosen fate ! » (7’01)
  4. « Lethe » (9’01)
  5. « Shell » (16’28)
  6. « Tautrogy » (3’47)

A l’écoute, ces six titres, dont les compositeurs spécifiques ne sont malheureusement pas précisés, sont plaisants de bout en bout. Dans le résultat, la partition du groupe en duos hiérarchisés paraît franchement farfelue et même grotesque, tant le rôle que la participation de chacun étant imposants.

« Crises 051209 », longue pièce divisée en cinq parties, passe par toutes les atmosphères, des plus sages aux plus brutales, des plus fines aux plus débridées, des plus lentes aux plus rapides. Même dans les phases les plus rudes, la flûte de Kazumi Suzuki, la seule femme du groupe (comme dans Taal d’ailleurs), peut poursuivre sans souffrir de l’écrasement sonore de ses partenaires. Une savoureuse combinaison des genres, entre le King Crimson des débuts, celui plus récent avec Tony Levin et, … Taal.

« Ressentiment » poursuit dans le même registre avec des guitares encore plus riches et présentes, tant en solo qu’en rythmique. Dans ce dernier rôle, la mécanique rappelle également Gong et Steve Hillage.

Le troisième titre, à rallonges, débute sur un impressionnant duo flûte et trompette, vite rattrapé par un solo décoiffant à la guitare, suivi d’une phase « glissando » à la même guitare, puis d’une reprise à la flûte, … tout cela soutenu par un duo rythmique de forte carrure. Surprenant !

« Lethe », plus mélodique et « Jazz-Rock », joue sur l’alternance entre les parties à la flûte et aux guitares, celles-ci dans la ligne de Kenso. Frissonnant à souhait !

La base de « Shell » repose encore plus largement sur l’esprit de King Crimson, même si les ajouts sont légions. La flûte évolue avec brillance et élégance, les guitares font de même dans le déchaînement absolu ou dans la plus grande délicatesse, Daichi Takagi y bidouille tous ces « trucs » avec saveur et adresse, basse et batterie soutiennent tout cela à merveille. Succulent !

Composition plus quelconque, « Tautrogy » termine cet excellent album dans la folie.

Une fois de plus, on ne peut qu’admirer l’énorme potentiel de la « scène » japonaise, que la découverte de Naikaku confirme encore. Ses musiciens sont impressionnants, ses compositions excellentes et la production parfaite. A découvrir !

Pays: JP
Musea FGBG 4640.AR / Poseidon PRF-033
Sortie: 2006/02

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