COXON, Graham – Love Travels At Illegal Speeds
Pour Graham Coxon, souvent interrogé sur le sujet, Blur est de l’histoire ancienne. Il a trouvé un nouvel équilibre et il est libre de faire ce qu’il veut, aidé il est vrai par le producteur attitré de son ancien groupe, Stephen Street. Tant qu’il fera une musique aussi bonne, il ne reviendra pas en arrière ; il vaut mieux ne plus y penser.
C’est par un coup de poing à l’estomac, « Standing On My Own Again », que débute l’album. « I Can’t Look At Your Skin » et « Don’t Let Your Man Know » sont du même tonneau et sont autant d’uppercuts bien placés, ponctués par son jeu de guitare incisif. Quel punch il a, Graham ! De quoi vous entraîner dans les cordes pour mieux vous achever !
« Just A State Of Mind » est plus doux et quand on l’entend chanter ainsi, on ne peut s’empêcher de penser à Damon Albarn. On s’aperçoit que Blur était son enfant autant que celui de ce dernier et qu’il n’était sans doute pas écouté parce qu’il ne savait pas se vendre. « You & I » est le single extrait de l’album. Très accrocheur, il convient à merveille pour lancer l’album et il est de la même veine que les trois premiers titres.
« Gimme Some Love » est une autre droite destinée à vous mettre groggy. Quelle pêche ! Dans les deux sens du terme. Sur l’album précédent, « Happiness In Magazines », « Freaking Out » crachait toutes les haines accumulées au fil des années. Ici, la plupart des titres sont de cet acabit. Il en a eu gros sur le cœur, Graham. « I Don’t Wanna Go Out » est un autre missile imparable.
On change de registre avec « Don’t Believe Anything I Say », une ballade bien dans le style Albarn. On peut imaginer la direction qu’aurait prise Blur sans le départ de son guitariste. Il y avait bien « divergence de vue musicale », selon l’expression consacrée. Cet album est un parfait échantillon du talent de Graham Coxon, qui ne voulait pas de musique minimaliste.
« Tell It Like It Is » est un autre titre coup de poing qui parachève le travail de sape. « Flights To The Sea (Lovely Rain) » est une autre ballade qui prouve tout son talent et l’apport inestimable apporté à son ancien groupe. On peut dire la même chose du très musclé « What’s He Got? ». Lui, le timide, l’effacé, a bien caché son jeu et cet album lui rend justice.
« You Always Let Me Down » est un autre titre où éclate la violence et les frustrations, complètement dans l’esprit du rock, au contraire de « See A Better Day », qui est un très beau chant d’amour et d’espoir.
Superbe album. Graham Coxon n’a pas encore livré tout son potentiel.
Pays: UK
Parlophone 0946 355681 2 7
Sortie: 2006/03/13