GILMOUR, David – On An Island
Le chanteur et guitariste de Pink Floyd a sorti très peu d’albums solos durant sa longue carrière. D’ailleurs, ce « On An Island » n’est que son troisième. Le précédent « About Face » remonte déjà à 1984 alors que Pink Floyd était dans la tourmente. Justement, le groupe étant cette fois à l’abandon total, David Gilmour a fini par se remettre au travail pour lui-même. Douze ans après « The Division Bell » de Pink Floyd, il sort donc son troisième album solo.
Ce qui marque le plus à l’écoute de cet opus, c’est la sérénité qui s’en dégage. Gilmour a pris du recul et cela se sent. Il nous distille une musique floydienne bien sûr mais surtout des ambiances reposantes favorisant la méditation. Quelques pointures l’ont rejoint. Il y a le guitariste Phil Manzanera qu’on retrouve bizarrement aux claviers mais aussi Richard Wright (Pink Floyd), David Crosby et Graham Nash sur le morceau titulaire, Guy Pratt (bassiste du Floyd) et au hasard des titres Jools Holland, Chris Stainton, Robert Wyatt et quelques autres.
« On An Island » est avant tout un morceau qui aurait pu se fondre dans le répertoire de Pink Floyd. Les voix y sont importantes. Justement, c’est ici que Crosby et Nash donnent un coup de cordes vocales au Maître. Inutile de décrire l’extrême sensibilité dégagée par la guitare. Vous connaissez tous ce dont est capable David Gilmour de ce côté. « The Blue » nous entraîne dans la méditation. On n’est pas loin de certains titres aux tons folk qu’on retrouvait sur la face B de « Atom Heart Mother » voire aussi de l’ambiance « Meddle ». Le côté sombre de « Take A Breath » nous enveloppe d’une atmosphère heavy.
Et puis, il y a ce « Red Sky At Night », un instrumental où David Gilmour fait ses débuts au saxophone. Là aussi, on respire la sérénité ambiante. C’est tout simplement superbe de simplicité. Le saxo n’y distille que les notes nécessaires. La sensibilité à fleur de peau nous liquéfie. Il y a aussi ce côté blues qui se révèle sur « This Heaven » qui émerveille juste avant que vous ne fermiez les yeux pour « Then I Close My Eyes », autre instrumental qui fera la part belle à des myriades de sonorités.
La douceur de « Smile » nous fait survoler les nuages. Son dépouillement est extrême et la voix de Polly Samson, auteur de quasi tous les textes, se mêle à celle de Gilmour. Imaginez-vous perdu au tréfonds d’une contrée lointaine où la nature a conservé son pouvoir envers la civilisation. « A Pocketful Of Stones » vous sera d’une grande utilité. « Where We Start » termine l’album de façon mélancolique. David y joue de tout sauf la batterie très discrète tenue par Andy Newmark.
Après une très longue absence, David Gilmour nous revient donc avec ce nouvel album solo qui respire la sérénité qu’il semble avoir trouvée. Un album incontournable pour tous les fans de l’artiste et de Pink Floyd.
Pays: GB
EMI 0946 3 55695 2 0
Sortie: 2006/03/06