MERCELIS – Western Union

Qu’est-ce qui peut bien motiver un artiste à se donner corps et âme pour élaborer un produit de qualité destiné à être vendu et l’affubler d’une couverture aussi laide et qui n’a rien à voir avec le contenu ? Cela reste une énigme car le produit est bon, même si par moments, il manque un peu de punch. Est-ce pour montrer son refus de la musique à caractère commercial ? C’est une hypothèse.

Jeff Mercelis a été finaliste du Rock Rally en 1992 mais le début de sa carrière se situe plutôt en 1996, lors de la sortie de son premier album, « The Hopes And Dreams of A Drunk Punk ». Depuis lors, il a touché un peu à tout, dont la musique de film. Le producteur de cet album, « Western Union », n’est autre que Kris Dane (Ghinzu).

« High » et « A Straight Line » sont des morceaux doux chantés avec beaucoup de retenue et très bien joués, tandis que « Muddy Waters » est un titre doux amer, plus amer que doux, d’ailleurs. Le rythme un peu monotone est martelé avec force et donne un résultat presque hypnotique. Le morceau s’impose rapidement dans le subconscient pour ne plus en sortir.

« Blossom » est aussi basé sur une musique acoustique créative avec des bruitages surprenants mais ici, c’est l’aspect jazzy qui prédomine avec l’apport des cuivres. Accompagné à la guitare acoustique, « Precious » est un morceau intimiste digne d’intérêt par sa douceur. Le lien se fait naturellement avec « Heart », qui est du même tonneau, mais les percussions tiennent une place prépondérante.

Sur le plan rythmique, « That’ll Be The Day », signé Norman Petty, Buddy Holly et Jerry Alison, n’est pas très fidèle à l’original mais Jeff Mercelis insuffle dans ce morceau beaucoup de conviction et de savoir-faire. Ce n’est pas du tout une pâle copie du morceau chanté il y a très longtemps par le grand Buddy Holly et Jeff Mercelis fait preuve de personnalité en donnant sa propre interprétation acoustique.

Avec une guitare basse bien mise en valeur, « Western Union » est une très belle ballade qui voit apparaître Manu Low à la guitare électrique et au piano. « The Main House » est nettement plus branché rythme et apporte un relief inattendu sur cet album intimiste de bonne qualité. Mercelis excelle dans la création d’une atmosphère un peu mystérieuse. « Radiate » termine en douceur cet album qui dépasse à peine 35 minutes. L’aspect jazzy réapparaît, boosté par le piano et la voix un peu rauque de Jeff Mercelis, pour se terminer en catimini par un passage au piano.

Pays: BE
Bang! BC0507
Sortie: 2005/11/22