SYN (The) – Syndestructible
Etrange histoire que celle de The Syn. Ce groupe fut fondé au milieu des années 60 par le bassiste Chris Squire (pas encore Yes) et le chanteur Stephen Nardelli. Ils ont assurés des premières parties et pas n’importe lesquelles. Jugez plutôt: The Who, Pink Floyd, Cream et Jimi Hendrix pour son premier concert en Angleterre. Ce soir-là, il y avait dans la salle les quatre Beatles, les Rolling Stones, Jimmy Page, Eric Clapton et Pete Townshend… Pourtant, ils n’ont jamais enregistré d’album et Chris Squire est parti former Yes avec le succès que l’on sait.
Ce n’est qu’en 2004 qu’une double compilation vendue exclusivement par internet permit de sortir les archives du groupe de l’ombre. Elle comprenait douze titres datant tous des années 60 plus un nouvel enregistrement du titre « Illusion ». Ce fut sans doute le déclic pour Nardelli et Squire qui décidèrent de ne pas en rester là. Voici donc le tout premier album de The Syn, groupe de quarante ans d’âge. Alors, bonne cuvée?
Malgré sa très relative notoriété, The Syn a influencé beaucoup de groupes de rock progressif et de art-rock de l’époque dont Genesis, Asia, GTR, et même jusqu’à Tangerine Dream, les Flaming Lips et Porcupine Tree. Incroyable, non? Cet album ne contient que du nouveau matériel écrit par nos compères. Pour se faire, ils sont accompagnés de Gerard Johnson (claviers), Paul Stacey (guitares) et Jeremy Stacey (batterie).
L’album étonne par la qualité des compositions et la modernité de l’ensemble. Evidemment, on y trouve les indiscutables traces d’un Yes qui a indubitablement marqué Chris Squire. Les voix en sont aussi un point fort, celle de Nardelli bien sûr mais aussi celles de Chris Squire, Paul Stacey et Gerard Johnson aux backing vocals.
Seulement sept morceaux composent l’opus, six si l’on passe la courte intro de 50 secondes. Parmi ces six titres, écoutez la douceur de « Some Time, Some Way » aux belles harmonies vocales, le superbe « Cathedral of Love » simple en apparence mais très fouillé si on y prête bien attention, les réminiscences yessiennes de « City Of Dreams » où l’on aurait bien vu Jon Anderson au chant, « Golden Age » aux tons très sixties psychédéliques et l’épique « The Promise » qui alterne entre Yes et Genesis, tous deux grande époque bien évidemment. Vous ne pourrez qu’être conquis!
Cet album de The Syn ne pourra que séduire les fans du grand Yes. L’âme y est et comme Yes n’a plus rien fait d’aussi bon depuis une bonne vingtaine d’années, pourquoi s’en priver?
Pays: GB
Umbrello Records UMBRCD004 / Suburban
Sortie: 2005/11/04