OLYAM – Orange Love
Olivier Brigand est un auteur à part. Parfois proche du rock progressif, il sait aussi composer des musiques variées et très colorées comme l’emballage de l’album, résolument basé sur les couleurs chaudes. En même temps, il nous emmène dans des contrées perdues, comme pour nous consoler du commerce des hommes.
« Parvati 2004 (Move The Feeling Mix) » est un long morceau presque exclusivement instrumental qui mélange allègrement les guitares et les samples électroniques sur un rythme régulier sans jamais être monotone. Puis ce sont des échantillons de voix orientales qui nous bercent les oreilles et nous relaxent. « Distant Culture (Space Experience Mix) » est plus rythmé mais les samples sont bien présents et côtoient les instruments traditionnels, comme la guitare basse et la guitare acoustique, pour nous emmener vers des paysages intersidéraux très lointains. De nouveau, les extraits de voix à peine perceptibles suggèrent une présence humaine, si minime soit-elle.
« Here & Elsewhere (Ambient Mix) » se déroule sur un rythme nettement plus calme et moins dynamique propice à la relaxation. Il suffit de se laisser emporter et de rêver. A l’opposé, « Taxi NYC (Down In My Soul Mix » est plus introspectif et plus jazzy. Ici, ce sont les percussions qui dominent, en symbiose avec les nombreux effets électro. Cela donne un résultat à la fois étonnant et harmonieux. Vers la fin apparaissent des voix mystérieuses sorties de la pénombre.
« Strolling (Sayidi Groove Mix) » est un morceau assez sautillant et dynamique qui prolonge le climat positif qui règne sur cet album, qui nous change de la morosité et de la grisaille ambiante. Ce sont les percussions discrètes qui font de « Cirque volant (Palma de Majorque Mix) » un titre doux, calme et chaud. Pour ex vacanciers qui ont du mal à remonter la pente.
« Manhattan With You (Urban Smooth Mix) » est plus jazzy et très cool. Les bruitages rappellent les tensions de la ville sans engendrer d’agressivité. La ville peut être une amie et un lieu de rencontre, comme par le passé. « Jahkool (Connection Mix) » fait appel à des percussions et à un rythme reggae plus que séduisant. On se croirait en Jamaïque mais dans une sorte de « no man’s land » sensoriel très cool, avec comme seuls stimuli les beats des échantillons, les pulsions irrésistibles des percussions et les sonorités chaudes des cuivres. Brillant !
« Orange Love (Nagchampa Mix) » est encore plus fluide et rassemble rythme jazz et sonorités classiques, envolées psychédéliques et danses chaloupées, sur des percussions précises et imparables, toujours dans ce climat positif et calme propre à l’album. On est entre gens civilisés.
« Quantic Spiritual Renovation (Prism Mix) » est un titre bonus de plus de quinze minutes qui rappelle un peu Pink Floyd dans ce qu’il avait de plus créatif, du temps de Syd Barrett. Ah celui-là, si l’acide ne lui avait pas détruit le cerveau … Mais c’est un peu enlever du mérite à l’auteur, qui nous propose une montée progressive en puissance au milieu des sonorités orientales sur fond de rythme syncopé, avec des percussions phénoménales. Les guitares se font discrètes mais servent de catalyseur à ce voyage au pays du rêve speedé. Vers la fin surgit de nulle part une voix féminine qui émet des sons incompréhensibles. Les aspirations humaines ne seront donc jamais entendues ? Un bonus pareil, on en redemande.
Cet album est un plaidoyer pour l’entente entre les peuples qui a un côté doux rêveur mais mériterait d’être largement entendu par ceux qui nous dirigent. Vers quoi ?
Pays: FR
Dreaming DR 8427.AR
Sortie: 2005/10