PAULY, Henning – Credit Where Credit Is Due
Le leader de Frameshift et de Chain, dont nous vous avions chroniqué les derniers albums, sort ici un nouvel opus solo. Henning Pauly, multi-instrumentiste de son état, est accompagné par Juan Roos au chant. Certaines paroles et mélodies ont été écrites par Matt Cash, Edward Heppenstall, Christy Leschinsky, Jason McSheehy, Shawn Gordon et Karen Oyler.
Inutile de dire qu’on ressent dans cet album l’énergie du dernier Frameshift, « An Absence of Empathy« . C’est directement visible avec le premier titre « Your Mother is a Trucker » qui se montre très heavy. Si le chant de « Cure the Breach » se veut parfois mystérieux, il est souvent très énergique mélangeant sans complexes les genres. Etonnant et détonant!
Sans doute se demandait-il comment intituler le troisième morceau? « Three » fut tout simplement choisi. Il se montre plus doux, plus mélodique avec un chant plus varié mais parfois décoche quelques salves. A peine terminé, nous sommes replongé dans le heavy metal énergique de « Scheißlautundhartwiedreck ». Pardon, comment, c’est quoi? Un rythme dément, des guitares trash, un chant explosif et, incroyable, des arrangements bien plus sophistiqué qu’il n’y paraît de prime abord. Son rythme reviendra pour le bonus dément du CD.
Le côté accrocheur de « I don’t wanna be a Rock Star » permet de penser qu’il ferait un sérieux single. Sans céder aux sirènes du bizness, il faut bien avouer qu’il a du répondant. Encore une fois, ils ne savaient pas comment appeler le 6e morceau, alors ce fut « Six ». Pourquoi pas? Son côté heavy metal associé à des instruments acoustiques donne dans l’étrange. Tiens voici « Seven »… 7e titre bien sûr! Introduit par des arpégés au piano, le morceau nous charme tout comme la voix de Juan Roos qui s’envole parfois vers des cieux Coverdale. Un grand moment!
A côté de beaucoup de chansons de cet opus, « Radio Sucks » semble tout gentil. Quoiqu’il devient déjanté au fil du temps. Faut pas se fier aux apparences! « Halo » est basé sur la musique du jeu du même nom que l’on trouve sur la X-Box. Les paroles tournent autour de son histoire. Son côté symphonique, les vocalises parfois arabisantes ou orientales, le chant très varié, tout cela en fait un excellent morceau de l’album. On se sent imprégné par l’ambiance. Problème de copyright? Henning Pauly en a vu d’autres. Il le raconte dans « ©opyright Conspiracy ».
« German Metalhead » brille par de multiples parties vocales qui s’entrecoupent et par un superbe solo de guitare de Henning Pauly. « I like my Video Games » ressemble presque qu’à un gag. Mais non, c’est un titre très rock même si ce n’est pas le meilleur. Le gag, c’est le bonus! 14 minutes de folie sur le rythme de « Scheißlautundhartwiedreck » et où un dialogue déconnant prime de bout en bout. En allemand? Peut-être… mais en patois germain alors! A moins que ce ne soit un mélange de langues… Attendez-vous à un fou rire!
L’histoire de cet album est aussi particulière. Henning Pauly cherchait un chanteur pour un projet. Il trouve Juan Roos. Mais ce dernier n’est libre que pour deux semaines qui commencent deux semaines après leur entretien téléphonique. Cela ne cadrait pas avec le projet de départ. Henning compose alors de nouveaux titres pendant deux semaines, Quand arrive Juan, ils enregistrent l’album. Deux semaines plus tard, il est terminé. Reste le mixage qui prit deux autres semaines. Il ne fallut donc que six semaines depuis les compositions jusqu’au mixage terminé. Une prouesse en ce 21e siècle!
Et finalement, le résultat est à la hauteur des attentes! Si vous aimez Frameshift, Chain, Queensrÿche ou Alice Cooper, penchez-vous vite sur cet album. Il en vaut vraiment la peine!
Pays: US
ProgRock Records
Sortie: 2005/10