CD/DVDChroniques

STUPEFLIP – Stup Religion

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Le crou Stupeflip est là, entre autres, pour instaurer la terreur sur terre. Vous ne l’aviez pas encore compris avec le premier album? Que ceux qui croyaient que c’était un coup de maison de disque se cachent bien au fond de leurs caves, car Stupeflip est de retour, pour balancer des trucs cra-cra, et optionnellement pour vous faire adhérer à la religion du Stup. Le truc de gaga qui te bousille l’estomac voudrait-il gagner son pain en créant une secte? Gniark, gniark, ricane King Ju en se frottant les mains. On va bien les avoir, ces salauds de commerciaux, cette fois!

Après une brève intro, « Krou kontre attak » enfonce directement le clou en un coup de poing. Au menu: guitares trash, King Ju et Cadillac dégueulent leurs tripes et annoncent la couleur d’emblée: un truc qui crache, violent comme un coup de boule. Rap hypnotique ensuite avec « La religion du stup », où sont détaillées, en long et en large, l’histoire du crou, de la religion, ce qui sera développée plus amplement dans « Stup monastère » un peu plus tard sur l’album. Les clés du mystère au chocolat ayant été dérobées, King Ju se venge sur « Mon style en CRRR », et crrrache sur tout ce qu’il peut, affiche le recto de son t-shirt cra-cra (« vengeance »), alors qu’il laissera le verso (« chanter l’amour ») à Pop-Hip sans problème. Celui-ci, traumatisé par ses congénères, essaie tant bien que mal de placer ses chansonnettes au milieu des morceaux hardcore. Et ce qui est génial, c’est que « Les cages en métal », sa chanson gnan-gnan sur les voitures, ou encore « Pop-Hip’s revenge », son hymne adolescent à 2 balles, sont de vraies perles, qui donneraient presque envie de se mettre à écouter de la variétoche. Sauf que, tout l’intérêt des chansons se trouve dans le deuxième (Que dis-je? Antépénultième, au moins!) degré qui y est cultivé. « Hé, les gars, les gars, j’peux vous chanter ma nouvelle chanson de rock que j’ai trouvée? »

Et puis, après que les différents membres du crou aient craché leur mal-être ou leurs frustrations sur des chansons comme « 35 animaux morts » ou « L’enfant fou », on ne peut qu’être ému par ce qui va suivre. Même si les paroles de l’une comme de l’autre sont à prendre avec une part d’humour, il n’y a rien à faire, l’authenticité de « Le cartable » pourrait faire chialer au lieu de « bêtement » faire s’écrouler de rire. La voix fluette d’Hélène déclarant un amour enfantin, alternée à celle de King Ju, déchirée comme à son habitude, rien à faire, c’est vraiment touchant. Surtout au milieu de ces ritournelles trash-rap-hardcore.

Alors, quoi, Stupeflip, qu’est-ce que c’est que ce truc? Ce qui est sûr, c’est que si on ne rentre pas dans le trip, ça peut franchement déplaire, les critiques sur lesquelles ils se lâchent tout au long de Stup Religion viennent de là, pas d’hésitation. Mais bon, une fois qu’on y est, plus moyen d’en décrocher. C’est plus qu’un bête groupe, il y a toute la mythologie et le concept derrière, les personnalités exagérées et opposées des membres du crou, auxquelles on s’attache facilement, et puis tout simplement ce côté déjanté en toute occasion. Ils auraient pu être un bête groupe de rap, un groupe pop-punk ou encore trash-métal, mais non, ça a donné Stupeflip, cet OVNI venu d’on ne sait où, et pas loin de s’écraser mollement sans faire de victimes. Qu’ont-ils prévu pour le prochain album? Un génocide? Un coup d’état?

Pays: FR
Sony BMG / Jive / Stupefiant 82876698192
Sortie: 2005/06/13

Laisser un commentaire

Music In Belgium