DIONYSOS – Monsters in Love
Aaaah, un nouvel album de Dionysos, je crois que ce sera toujours un évènement… Un peu de fraîcheur et d’innocence ne fait jamais de tort. En plus, avec Monsters in Love, on sent qu’il y a une réelle évolution dans le songwriting, et tout particulièrement dans l’écriture des paroles. Là où elles étaient drôles car souvent absurdes et spontanées, elles ont gagné en émotion, tant les histoires qu’elles racontent nous plongent dans un monde enfantin et magique. La parenthèse « écrivain » de Mathias, dont « 38 mini-westerns (avec des fantômes) » est la dernière parution, se fait ressentir, et chacune des 16 chansons (ou 14, si on retire les deux instrumentaux) nous laisse rêver à ce monde un peu décalé…
Les deux premiers morceaux résument bien l’ambiance globale du disque. Ouragan sonore avec « Giant Jack » (et le court instrumental qui l’introduit), et puis calme après la tempète avec « La métamorphose de Mister Chat », habillé ukulélé et sonnette. Mathias s’y fait transformer en chat par une sorcière pour avoir osé la draguer! Je ne vais pas vous dévoiler toutes les histoires, ce serait un peu comme raconter un film à quelqu’un qui ne l’a pas encore vu… Mais je ne peux m’empêcher de ne même pas mentionner comment Betty Boop nous a débarassé de « Ben Saddam Laden Bush » en se transformant en armée de bretzels, ou comment Mathias en arrive à lécher les lacets de Babet qui sont des fées (attention, easy joke!). Et puis, il y a ces histoires obscures (« Mon ombre est personne ») ou sorties d’on ne sait où (« Giant John et le sanglophone », où un narrateur « années 50 » raconte ses déboires dans l’invention d’un nouvel instrument). Et puis, il y a ces perles comme « Lips story in a chocolate river », qui passe du blanc au noir et du noir au blanc sans prévenir, et où Babet remporte haut la main le titre de PJ Harvey de l’hexagone. Ou encore, ce « Old child » avec pas moins que The Kills comme invités de luxe, qui apportent énormément de sensualité à la chanson. Répétez en boucle: « I’m an old child, I’m a cold child, gimme that, hit me, hit me, hit me babe ».
C’est bien réfléchi, Monsters in Love est sans aucun doute le meilleur album de Dionysos. Là où les albums précédents manquaient parfois de cohésion, et où certaines chansons se laissaient facilement oublier, ici chaque morceau est incontournable, est un nouveau chapitre du livre qu’est l’album.
Pays: FR
Tréma / Barclay / Universal LC 00126
Sortie: 2005/08/29