WARLOCKS (The) – Surgery
Le groupe The Warlocks comprend actuellement Bobby Hecksher, chant, guitare, basse, synthétiseurs, Corey Lee Granet, guitare, synthétiseurs, John Christian Rees, guitare, Laura Jean Grigsby, piano, orgue, synthétiseurs, tambourin, Jennifer Patricia Fraser, basse, Jason Andrew Anchondo, batterie, et Robert Thomaso Mustachio, batterie.
Leurs idoles sont à chercher du côté du Velvet Underground mais ils apprécient aussi The Dandy Warhols. De toute façon, cela ne s’entend pas beaucoup car leur musique est totalement originale. Le producteur de cet album est Tom Rothrock (Beck, Elliott Smith, Badly Drawn Boy).
« Come Save Us » est un morceau incantatoire qui démarre par des guitares saturées et qui est marqué par une rythmique double qui fait l’originalité du groupe et prépare son impact sur l’auditoire. Dans la foulée, le très mélodique « It’s Just Like Surgery » ajoute sa pierre à l’édifice. Bobby Hecksher est bien le chanteur allumé qui convient à ce groupe. « La drogue me donne seulement mal à la tête », dit-il. Son absence, en tout cas, lui donne du talent. Si cela va à l’encontre des idées reçues, tant mieux.
« Gypsy Nightmare » démarre tout en douceur et montre la versatilité du groupe. Pas d’effet spectaculaire, pas de trompe l’œil, le groupe joue sa musique, c’est tout. Et Bobby Hecksher sait conduire son petit monde où il l’entend. « Angels In Heaven, Angels In Hell » est plus hypnotique par son côté répétitif et son rythme très marqué côté batterie. Ici, c’est la douceur du chant qui frappe à la première écoute. Pour le reste, les guitares saturées et la rythmique implacable nous emmènent vers des contrées lointaines.
« We Need Starpower » est un titre qui mêle mélodie agréable et rythme incandescent propre à générer l’adhésion sur scène. Voir ce groupe en direct doit être un sacré plus qui sera bientôt offert au public bruxellois. « Thursday’s Radiation » démarre avec des guitares saturées qui évoquent The Icarus Line et Kasabian, avec qui le groupe a des points communs. Cela le situe d’emblée parmi les groupes « druggy » mais ce n’est que partiellement vrai.
« Evil Eyes Again » est beaucoup plus nuancé mais entre dans la même catégorie que le précédent. Tanya Haden joue du violoncelle et Danny Hole de la batterie sur « The Tangent », un morceau presque tendre mais marqué par une rythmique implacable qui le propulse dans le registre de l’hypnotique et de l’incandescent.
Danny Hole joue de la batterie sur « Above Earth », un morceau que l’on croirait sorti tout droit d’une partition musicale destinée à l’église du coin. Son tempo lent en fait un morceau un peu hybride et peu propice à un martèlement du rythme.
De nouveau, Tanya Haden joue du violoncelle et Danny Hole de la batterie sur « Bleed Without You Babe », un morceau qu’ils rehaussent de leur présence. Il est caractérisé par un tempo assez lent mais qui s’impose par ses guitares saturées et le chant très spécial de notre ami Hecksher, toujours très à l’aise là où ça semble perdu d’avance. Sa morgue, son culot, excellent sur ce très bon titre.
« Suicide Note » est beaucoup plus long et plus sombre. Il évoque les tournées harassantes, les problèmes de drogue et tout ce qui fait la vie d’un groupe de rock. La partie finale est très réussie et assez inquiétante, comme la magnifique cover photo d’un monde bizarre en pleine mutation qui émerge de ses cendres, où la seule présence humaine est illustrée par une longue chevelure et un visage où coule une larme. Très beau et saisissant à la fois.
The Warlocks seront en Europe en novembre et à La Rotonde du Bota le dimanche 13 novembre à 20 h. Ne les ratez pas. Vous ne les verrez plus jamais à ce prix-là.
Pays: US
Mute Records / Virgin 0094633560925
Sortie: 2005/09/05