QUIETUS – Chaos is order yet undeciphered
Quietus est un jeune quatuor post-hardcore et noise rock formé à Charleville-Mézières en 2017 autour de Charles Didier Laurent (guitare), Guillaume Decaux (basse et chant), Jérôme Tombois (batterie et chant) et Guillaume Colas (guitare). Dans la ville d’Arthur Rimbaud, l’atmosphère est propice à la langueur et à la contemplation morbide d’une cité postindustrielle qui a pris de plein fouet les différentes crises économiques de ces dernières décennies. Les hommes de Quietus ont donc de quoi ruminer une bonne dose de colère et de ressentiment, ce qu’ils expriment dans leur musique brutale, nerveuse complexe et désespérée.
Il faut deux ans à Quietus pour se faire les dents sur les scènes du Nord de la France et de la Belgique toute proche. Le groupe effectue une dizaine de raids en territoire belge (Namur, Bruges, Gand, Liège, Fontaine-l’Evêque, Bruxelles) entre février 2018 et février 2020, époque de la sortie de son premier album que nous recevons malheureusement fort tard. Si nous avions eu cet album dans les temps, nous aurions obligé les lecteurs à se rendre de force à Arlon pour assister au concert que Quietus donna à l’Entrepôt, en compagnie de Mother et Wiegedood le 8 février dernier. Cela n’a malheureusement pas été le cas et depuis, un virus à couronne est venu siffler la fin de la récréation en renvoyant tout le monde chez soi pour une durée indéterminée.
On n’est donc pas près de revoir Quietus sous nos cieux mais on pourra se consoler en écoutant son excellent premier album qui sillonne les routes ouvertes par des groupes de noise, postcore et math rock. En écoutant ces ardennais, on pense à Isis, Unsane, Converge, Botch, Russian Circles, The Ocean ou Daughters, avec même une petite pointe de Mastodon de temps à autre. Quietus joue un math rock violent et complexe, qui reflète des obsessions étouffantes et un pessimisme amer. Puisqu’on parle de math rock, on peut apprécier les références mathématiques dans des morceaux comme ʺLe ruban de Möbiusʺ ou ʺIntrication quantiqueʺ, des titres qui font phosphorer les cervelles, avec en plus des constructions complexes et capricieuses, toujours au bord de la rupture. Le groupe lâche un peu de fiel sur les cadavres avec un ʺJohnny… crevéʺ qui fait discrètement référence à Johnny Hallyday, où il est dit que l’espace semble plus grand maintenant qu’il est parti. Les fans de Johnny apprécieront sans doute assez peu mais les rockers authentiques peuvent s marrer tranquilles.
Ce premier disque est sorti en janvier, il a failli rester coincé quelque part entre Givet et Namur mais il est finalement arrivé jusqu’à notre rédaction. Et comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, nous prenons donc la peine de recommander cet album à tous les amateurs de port-hardcore et de math rock, étant donné que Quietus possède un potentiel certain. A suivre, espérons-le.
Le groupe :
Charles Didier Laurent (guitare)
Guillaume Decaux (basse et chant)
Jérôme Tombois (batterie et chant)
Guillaume Colas (guitare)
L’album :
ʺModern Romeʺ (05:22)
ʺAlways a matter of sexual thoughtsʺ (03:19)
ʺLe ruban de Möbiusʺ (03:56)
ʺJohnny…crevéʺ (05:16)
ʺYokin clubʺ (03:53)
ʺIntrication Quantiqueʺ (04:08)
ʺLe colosse aux pieds d’argileʺ (03:29)
ʺAnomieʺ (05:22)
https://quietus.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/quietusfr/
Pays: FR
Wrong Hole Records
Sortie: 2020/01/01