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MOLUCHTAS – Telos terminus

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Ici, on est dans l’underground de chez underground. Les informations glanées sur Moluchtas tiennent sur les doigts d’une main. Il s’agit d’un seul musicien, il est belge et cet album ʺTelos terminusʺ et en fait une compilation réunissant les deux EPs réalisés en 2021. Et la dernière info qu’on découvre en écoutant l’album est qu’on a affaire ici à un death metal lourdement teinté de black. Mais à part ça, rien, nada, macache, que dalle. Le nom du mec, on ne sait pas ; la ville d’origine, on ne sait pas ; les antécédents, on ne connaît pas. Les grimoires restent désespérément vides au sujet de Moluchtas.

Pour une opération mystère, le coup est quand même bien réussi. Seule une mauvaise photo de l’animateur de ce projet obscur figure sur l’album, laissant apercevoir un type qui ressemble un peu à Geezer Butler aux débuts de Black Sabbath. Et l’aspect obscur est encore exacerbé quand on écoute le death de Moluchtas, qui semble avoir été enregistré dans une caverne avec un dictaphone pour toute table de mixage.

À défaut de connaître l’identité du ʺmusicienʺ, nous l’appellerons donc Moluchtas, puisque ça semble bien lui aller. Ce garçon a donc tout enregistré lui-même, chant, guitare, batterie, basse. Il a peut-être aussi percé au burin de ses propres mains la caverne dans laquelle il enregistre son album. Il semble aussi avoir invoqué habilement les bons démons sumériens puisqu’il a reçu une certaine inspiration pour composer les huit titres qui composent ʺTelos terminusʺ.

Comme je le disais au début, les quatre premiers morceaux sont extraits de l’EP ʺInto nothingnessʺ, sorti en mai 2021, et les quatre suivants viennent de l’EP ʺThe inexorable imprecation of beingʺ, sorti en novembre 2021. La label polonais Godz Ov War qui passait par là repère les deux objets, sortis en totale indépendance et sous le manteau, et en fait une compilation destinée à une diffusion plus large. C’est donc une occasion pour Moluchtas de se faire connaître un peu plus et de conquérir de nouveaux fans, surtout ceux qui aiment les premiers albums de Blasphemy ou de Behemoth, auxquels ces morceaux ressemblent un peu.

Comme il s’agit d’une compilation réunissant deux EPs, on voit une certaine différence entre les quatre premiers titres et les quatre suivants. La première partie, l’EP ʺInto nothingnessʺ est jouée en mode rythmique très rapide, typiquement black metal, alors que la seconde partie est plus ralentie, technique, voire expérimentale. Moluchtas n’hésite pas à composer des titres longs, de six à neuf minutes, ce qui permet d’enfouir l’auditeur sous des piles de guitares plombées, de chant rustique et d’ambiances infernales étouffantes. La production sonore étant très touffue, on est comprimé dans un étau métallique qui ne permet aucune respiration.

Il faut être accoutumé au blackened death metal pour goûter aux subtilités de ce ʺTelos terminusʺ qui sent bon la moisissure de cercueils vides et évolue dans d’épaisses ténèbres sonores. Au milieu du printemps qui s’éveille, cela peut paraître incongru mais en hiver ou à la nuit tombée, ça le fera certainement.

Le groupe :

Moluchtas (tout)

L’album :

ʺSurrender to the Voidʺ (5:13)
ʺThe One that Defiles the Earthʺ (5:34)
ʺThe Awakeningʺ (6:39)
ʺA Carnal Illuminationʺ (5:38)
ʺDamnation’s Drawningʺ (5:58)
ʺThe Sanguinary Provenanceʺ (6:18)
ʺThe Quintessence of Emptinessʺ (7:36)
ʺThe Sun of Maledictionʺ (9:30)

https://moluchtas.bandcamp.com/album/telos-terminus
https://www.facebook.com/godzovwar/

Pays: BE
Godz Ov War
Sortie: 2022/02/11

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