METEORS, The – Skull n’bones
Laissons-nous aller un instant à la science–fiction et imaginons que P. Paul Fenech, figure historique et lider maximo inamovible des Meteors depuis 40 ans, parvient à bénéficier d’opérations chirurgicales destinées à en faire un transhumain. Il vivrait alors 600 ans de plus et pourrait donc traverser six siècles tout en continuant à composer du psychobilly resté définitivement coincé en 1958. Si bien qu’en l’année 2621, les humains (ou ce qu’il en resterait à ce moment-là) pourraient toujours écouter des histoires de loups-garous et de déterreurs de cadavres alors qu’à leur époque il n’y aurait plus de loups et encore moins de cadavres puisque tout le monde vivrait éternellement. Et P. Paul Fenech et ses Meteors en seraient à leur 780e album, un cauchemar pour les critiques rock du futur qui s’arracheraient les cheveux à trouver une idée originale pour qualifier des albums qui répéteraient à l’infini les bonnes vieilles formules rockabilly et punkabilly, inaltérables grâce à la constance de P. Paul Fenech.
Ce problème se pose déjà de nos jours et on n’a pas besoin d’avoir 780 albums des Meteors pour le constater. Vingt-quatre albums studios suffisent mais en fait, qui s’en plaindrait ? Cela fait 40 ans que les Meteors arpentent la planète avec leur psychobilly maléfique et menaçant, avec leurs histoires de monstres de campus attaquant les vierges effarouchées, de zombies purulents débarquant dans les églises ou de savants fous cherchant à anéantir l’humanité, et aucun fan du genre ne se plaint de la répétition à l’infini des vieilles ficelles. Ce qui est vrai pour les fans d’AC/DC, de Motörhead ou de Status Quo, habitués à toujours entendre la même chanson, est aussi valable pour les fans des Meteors, qui vont bien entendu se régaler à l’écoute de la nouvelle livraison du groupe, ʺSkull n’bonesʺ.
D’autant que cet album se révèle un peu plus captivant que le précédent disque ʺThe power of 3ʺ. Était-ce le fait d’être signé sur un petit label inconnu (Mutant Records) après avoir été hébergé par la solide maison People Like You qui avait privé les Meteors d’une saine motivation pour soigner un peu plus ce précédent album ? C’est possible si on voit que désormais, le groupe a retrouvé le giron d’un autre label costaud, Cleopatra, et se trouve ainsi dans de meilleures dispositions pour torcher de nouvelles chansons un peu plus incisives que celles de ʺThe power of 3ʺ. Et les Meteors se sentent tellement à l’aise qu’ils sortent non pas un mais deux albums, puisqu’un ʺThe curse of blood ‘n bonesʺ est déjà annoncé pour bientôt, tellement bientôt que nous avons déjà les morceaux sur un CD réunissant tous les titres de ces deux albums, mais on ne vous parlera que du premier, pour faire durer le suspense, petits coquins !
Le nouvel album ʺSkull n’bonesʺ est porté par le morceau en chef ʺA night in the tombsʺ, qui sort aussi sous forme de vidéo enregistrée pendant le confinement, à partir d’images représentant les musiciens des Meteors dans leurs logements individuels, puis sur une scène sans public et enfin en concert par le biais d’images d’archives. ʺA night in the tombsʺ est un de ces petits classiques punkabilly dont les Meteors ont le secret. C’est ce morceau qui sert de mètre-étalon pour mesurer la qualité du reste du disque et il faut admettre que de nombreux titres se rapprochent du niveau de ce morceau. On peut citer ici la chanson titre ʺSkull n’ bonesʺ et ses rythmes trépidants, le groovy ʺGet back in the swamp (and jump)ʺ, un ʺThe night comes with meʺ rampant et caverneux à souhait ou un ʺZombie noise (Rockin zombie rock)ʺ tribal et vaudou dans la bonne tradition rockabilly. Les Meteors nous prouvent à nouveau leur connaissance pointue de la chose rockabilly avec une reprise de ʺDateless nightʺ, un morceau de 1958 interprété à l’origine par Allen Page et les Deltones, excusez du peu.
Il y a donc tout ce qui faut sur cette nouvelle rondelle des Meteors pour séduire à nouveau les fans de rockabilly et de psychobilly, des genres qui ne souffrent pas qu’on les bouscule avec de nouvelles idées. Après tout, la tradition ça a aussi du bon.
Le groupe :
P. Paul Fenech (chant et guitare)
Hennes (contrebasse)
Lobo (batterie)
L’album :
ʺChasing Evilʺ
ʺA Night in the Tombsʺ
ʺSkull N Bonesʺ
ʺGet Back In the Swamp (And Jump)ʺ
ʺChangelingʺ
ʺDateless Nights (Zed Mix)ʺ
ʺGary Gilmore’s Eyesʺ
ʺWe Will Rise (Zed Mix)ʺ
ʺThe Night Comes With Meʺ
ʺZombie Noise (Rockin Zombie Mix)ʺ
ʺMore Demons than Mostʺ
ʺTwistedʺ
https://www.facebook.com/themeteorsofficial
Pays: GB
Cleopatra Records
Sortie : 2021/03/26