MAZZA, Daniele – Immortals
Nous partons pour l’Italie, vers la côte adriatique, où un musicien du nom de Daniele Mazza a installé ses quartiers à Rimini, non loin de sa ville natale de Cesena. Il commence sa carrière musicale comme compositeur et pianiste dans le groupe Ancient Bards, un combo power metal très porté sur l’heroic fantasy et le symphonique épique. Fondateur du groupe en 2006, il est rejoint par Martino Garattoni (basse), Sara Squadrani (chant), Claudio Pitronik (guitare), Alessandro Carichini (batterie, remplacé par Federico Gatti) et Fabio Balducci (guitare, entre 2007 et 2014). Les Ancients Bards commettent quatre albums au cours des années 10 : ʺThe alliance of the kings: The black crystal sword saga Pt.1ʺ (2010), ʺSoulless childʺ (2011), ʺA new dawn endingʺ (2014) et ʺOrigine: The black crystal sword saga Part 2ʺ (2019). Comme on le disait, il est ici question de donjons et de dragons, de chevaliers blancs, de vieux mages chenus manipulant les potions magiques, le tout sous une musique enlevée qui donne envie d’envahir le Mordor à mains nues.
Daniele Mazza a cependant une autre corde à son arc : il sort en 2019 d’un conservatoire romain avec dans la poche un diplôme de composition de musiques de films et de jeux vidéo. On sentait déjà cette influence filmique dans la musique d’Ancient Bards mais ici, Daniele Mazza franchit le pas pour entrer foncièrement dans les méandres de la musique de films, ce qu’il retranscrit sur son premier album solo ʺImmortalsʺ, ici présent.
Ce disque presqu’entièrement instrumental se révèle vite assez étonnant. On a l’impression de voir se dérouler une longue série de morceaux prenant la forme de musiques de films, comme si Daniele Mazza avait mis dans cet album tous ses devoirs d’étudiant en musique de films lorsqu’il était dans son conservatoire romain. D’où une succession d’instrumentaux qui pourraient surtout servir d’introduction à des scènes de films où l’on voit le chevalier blanc partir à l’assaut de la montagne noire, où il compte bien dénicher un dragon fumant et lui péter les molaires à coups d’épée d’or. Mais comme les premiers morceaux de ce disque ressemblent tous à des introductions (ou à des publicités pour jeux vidéo sur YouTube, pour les plus caricaturales…), on voit toujours notre chevalier blanc revenir en arrière et se remettre à gravir la montagne noire avec son fidèle destrier, qui commence à avoir un peu mal aux sabots.
Les choses évoluent un peu à partir de ʺIn the heart of battleʺ, quatrième morceau où on sent un peu l’action se développer. Cependant, on reste toujours en surface et on se rend compte que cet album n’est pas non plus un disque concept, où une histoire avec un début, un développement et une fin aurait pu prendre place. À moins que l’auteur ait quand même tenté de faire un album concept et que l’intention n’ait pas réussi à être vraiment concrétisée auprès de l’auditeur. Car la ressemblance entre les compositions qu’on pourrait quasiment classer entre les morceaux de type introductif, les moments plus épiques et les passages doux, donne l’impression d’un catalogue d’ambiances mises à la disposition d’un réalisateur de films qui pourrait ainsi choisir le moment tranquille ou le moment plus agité afin d’illustrer son film, et qu’il aurait le choix entre des morceaux du même genre.
On en ressort avec une impression étrange d’un morceau toujours recommencé, où les effets restent purement de style, sans souci de construire vraiment une histoire musicale. Il demeure cependant que cet album reste assez agréable à écouter, avec des grandes envolées épiques et la puissance évocatrice que les mélodies développent. Il n’y a pas vraiment de pur heavy metal dans cet album, qui reste avant tout expérimental et très tourné vers les effets cinématographiques de la musique. Il n’est pas précisé si les réalisateurs en herbe qui veulent tourner une suite au ʺSeigneur des anneauxʺ ou à ʺGame of throneʺ peuvent commander un ou plusieurs morceaux à Daniele Mazza parmi la sélection de morceaux disponibles sur cet album ʺImmortalsʺ, quand même un peu particulier.
Le groupe :
Daniele Mazza (claviers, composition, arrangements, production)
Sara Squadrani (chant, guest sur « Time To Go »)
Chiara Di Mare (chant, invitée)
Claudio Pitronik (guitares)
L’album :
ʺImmortalsʺ (01:36)
ʺBelieve In Dreamsʺ (05:12)
ʺThe Floating Fortress of the Rising Sunʺ (02:39)
ʺIn the Heart of Battleʺ (05:31)
ʺDarkest Nightʺ (02:18)
ʺTayko’s Secret Forceʺ (05:08)
ʺTime to goʺ (03:31)
ʺThe Wave of Destinyʺ (04:22)
ʺRiding the Dragonʺ (01:17)
ʺBeyond the Horizonʺ (03:16)
ʺTime To Goʺ (Instrumental) (03:33)
https://daniele-mazza.bandcamp.com/album/immortals
https://www.danielemazzamusic.com/
https://www.facebook.com/danielemazza.ab
Pays: IT
Limb Music
Sortie: 2021/10/29