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MASS WORSHIP – Mass Worship

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Voici un groupe qui se lance sur le champ de bataille du death metal scandinave mais dont les membres ont déjà une petite expérience sur le terrain. Fred Forsberg, le batteur, écrasait les fûts dans un groupe de crust punk nommé GUST ainsi que dans I Am Hunger, Claes Nordin (chant) se fissurait la glotte dans Anchor, un groupe punk hardcore actif entre 2008 et 2015, Gustav Eriksson (guitare) usinait quelques riffs chez Always War. Quant à Dadde Stark, le bassiste, ce garçon a passé son temps fort utilement dans une pléthore de groupes, comme Asta Kask, Disculpa, Imperial Leather, The Pipelines, Second Thought, Sju Svåra År, Slavstaten, Suicide Blitz, Sunday Morning Einsteins, To What End?, Today’s Overdose, Ubba ou Wolfbrigade, essentiellement également des groupes de punk hardcore.

La raison pour laquelle ces musiciens issus de la scène punk hardcore et crust punk suédoise passent subitement au death metal sur leur premier album ʺMass Worshipʺ est un mystère que nous n’allons pas trop nous efforcer d’éclaircir puisqu’il suffit ici de prendre les choses comme elles viennent et de se laisser happer par un death metal d’inspiration classique pour une part, mélangé à des éléments postcore proches du sludge metal. Dans ce domaine, Mass Worship réalise ici un album impressionnant, monolithique, massif et volontiers dépressif. Pour résumer, on prend du Entombed, At The Gates ou Dismember pour le classicisme death, on y ajoute de la nouveauté en provenance de Meshuggah, Mastodon ou Amenra, on mélange bien et on obtient un cocktail détonnant qui aplatit les tympans sous des couches de riffs granitiques et lents.

Les hommes de Mass Worship ont méticuleusement travaillé sur leur premier album. Le quartet investit les studios Spinroad, dans les faubourgs de Gothenbourg, pour y enregistrer les parties de batterie en octobre 2018. Puis la basse, la guitare et le chant sont enregistrés aux studios Fuck Life par le batteur Fred Forsberg, avec certaines parties de guitares retravaillées au studio Fredman par le grand Frederik Nordström, la mastérisation étant achevée par Brad Boatright aux studios Audiosiege. Mass Worship a couché sur la partition des compositions brutes de décoffrage, exprimant des sentiments à fleur de peau, une colère froide, un désespoir refoulé, une violence tenue difficilement en laisse.

Le ton est donné par le premier morceau ʺCelestialʺ, qui va servir de diapason à un album dont les morceaux vont découler du même moule, une chaudière sonore d’où surgit un chant écorché s’extrayant d’une masse rythmique lente et étouffante, avec des guitares produites à l’ancienne, façon Entombed des premiers albums. La tuerie ne dure même pas une demi-heure mais elle est intense, avec huit morceaux courts qui ont beaucoup à dire. Côté durée, c’est incontestablement punk hardcore mais du point de vue du contenu, on est plutôt dans un death/sludge metal frappant et rupestre.

Le style assez personnalisé du groupe aura peut-être tendance à fournir la même chose lors des albums à venir mais en attendant, on peut profiter de cette grosse claque griffue de mégathérium sous Prozac qui nous vient en pleine face. Carpe diem.

Le groupe :

Claes Nordin (chant)
Søren Bomand (guitare)
Fred Forsberg (batterie)
Dadde Stark (basse)
Gustav Eriksson (guitare)

L’album :

ʺCelestialʺ (3:38)
ʺSpiritual Destitutionʺ (2:14)
ʺSibylline Divinationʺ (3:03)
ʺSerene Remainsʺ (2:42)
ʺBelowʺ (4:55)
ʺProleptic Decayʺ (2:13)
ʺDreamless Gravesʺ (5:39)
ʺDownpourʺ (3:29)

https://www.facebook.com/massworship/

Pays: SE
Century Media
Sortie: 2019/10/18

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