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MAD ANTHONY – Party heaven hell whatever!

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Le label Eonian Records est une petite maison américaine spécialisée dans l’exhumation de disques extrêmement rares, souvent pour la simple raison qu’ils n’ont jamais été édités à l’époque où ils ont été enregistrés. Et ici, les équipes d’Eonian nous ont trouvé ce qui est sans doute le groupe le plus injustement oublié de la période du heavy metal des années 80, du côté de la Baie de San Francisco : Mad Anthony.

Il y a bien un autre Mad Anthony qui opérait à Cincinnati durant les années 2010, avec un punk rock alternatif de bon goût, mais si les Mad Anthony californiens avaient réussi à percer à l’époque, jamais aucun groupe n’aurait osé s’appeler Mad Anthony par la suite. Vous imaginez des groupes roumains qui s’appelleraient Mötley Crüe ou des combos péruviens qui choisiraient de s’appeler Van Halen ? Parce que les Mad Anthony de San Francisco ne le cédaient en rien en matière d’énergie et de bonnes idées métalliques à des groupes comme Dokken, Quiet Riot, Van Halen ou Mötley Crüe. C’est d’ailleurs un peu là que le bât blesse : Mad Anthony sonne résolument comme les groupes précités, il est brillant, il a la pêche, son glam metal déchire tout, mais la concurrence en ce milieu des années 80 était terrible et seuls les grands arrivaient à faire leur trou au soleil, surtout ceux qui avaient le bon management et se trouvaient au bon endroit au bon moment.

Mad Anthony avait donc beaucoup d’atouts dans sa poche mais il est arrivé au moment où les jeux étaient faits. Impossible de placer le moindre brelan d’as sur une table surchargée de petits et grands joueurs. Rik Burnell (chant), Ralph Longo (guitare), Mark Freseman (guitare), Bryan Lujan (basse) et James Bohn (batterie) s’étaient pourtant forgé une solide réputation en incendiant les clubs locaux, dont les clients ne voulaient pas partir une fois venue l’heure de la fermeture. La plupart des patrons de bar laissaient la clé au groupe, qui continuait à faire la fête avec le public après deux heures du matin.

Le groupe enregistre un projet d’album qui contient tout ce que le hair metal et le hard rock californien pouvait offrir de flamboyant au milieu des années 80. Les treize morceaux dézinguent tout et tiennent en haleine à tout moment, avec une énergie exemplaire, un sens de la fête et des compositions musclées. Le timbre vocal de Rik Burnell est très proche de celui de Vince Neil de Mötley Crüe, dont l’ombre pèse lourdement sur certains titres (ʺParty townʺ, ʺMother’s helperʺ). Mais il n’y a pas que du Mötley Crüe dans l’affaire, on trouve aussi un petit goût de Dokken (ʺJust my typeʺ, ʺI’m the oneʺ, ʺWhen we touchʺ), de Y&T (ʺFace to laceʺ, ʺRock meʺ), de Van Halen (ʺStay with meʺ) ou de Quiet Riot (ʺBig ole long red hot rodʺ, ʺNadineʺ).

Certes, Mad Anthony avait une pêche monstrueuse mais son défaut est sans doute de n’avoir pas su se démarquer suffisamment de ses influences. C’est finalement quand il penche vers le rock n’roll des origines qu’il est le plus fantastique (il faut écouter pour cela le phénoménal ʺBackstage boogieʺ). Bref, Mad Anthony, c’est de la bombe totale, ça fait fuser l’électricité de partout, c’est la patate d’enfer mais ce n’est pas original. Remarquez, si les groupes pas originaux ne parvenaient pas à éditer leurs disques sous prétexte que leur style existe déjà, cela fait longtemps que le rock serait mort. Il faut donc conclure à une grande injustice qui a frappé Mad Anthony. Mais heureusement, il n’est jamais trop tard pour bien faire et Eonian Records a enfin édité l’album ʺParty heaven hell whatever!ʺ, qui sort donc avec 35 ans de retard sur les espérances du groupe de se voir édité en album. À l’époque, l’album avait été enregistré et produit pas Steve Stefano (Jason Becker, Marty Friedman, Phantom Blue, Racer X, Richie Kotzen, Tony MacAlpine, Vicious Rumors, Vinnie Moore) et il a récemment été remixé par Rob Keaton (Guns n’Roses, Heathen, Sammy Hagar, The Sea Hags, Warrant, Y&T).

Tout ce travail de restauration a été fait dans l’amour de l’art et au niveau son, bien malin pourra dire que cet album date en fait des années 80. A la première écoute, j’aurais juré que c’était une œuvre de fondus tout jeunots n’ayant jamais pu dépasser l’année 1984 dans leur tête. Eh non, il s’agit bien d’une petite perle qui était restée coincée dans les couloirs du temps. Les amateurs et spécialistes du hair metal à la Mötley Crüe, Dokken, Warrant, Skid Row et compagnie n’ont plus qu’à se jeter dessus pour compléter leur collection.

Le groupe :

Rik Burnell (chant)
Ralph Longo (guitare)
Mark Freseman (guitare)
Bryan Lujan (basse)
James Bohn (batterie)

L’album :

ʺJust My Typeʺ
ʺParty Townʺ
ʺI’m The Oneʺ
ʺMother’s Helperʺ
ʺFalling Out Of Loveʺ
ʺBackstage Boogieʺ
ʺFace to Faceʺ
ʺStay With Meʺ
ʺTonight We Rideʺ
ʺWhen We Touchʺ
ʺBig Ole Long Red Hot Rodʺ
ʺRock Meʺ
ʺNadineʺ

https://www.facebook.com/Mad-Anthony-641921252532804

Pays: US
Eonian Records
Sortie: 2021/11/01

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