LEASER, Zac – Ostiarius
Voici un artiste qui passe relativement inaperçu sur le Net et les différents médias que celui-ci comporte et qu’il serait bon d’éclairer un peu, surtout à l’attention des amateurs de death metal technique et mélodique. Zac Leaser vient de Fort Worth au Texas et a entamé sa discographie en 2015. À ce jour, il a à son actif les albums ʺAscending mountainsʺ (2016), ʺEmpty dreamsʺ (2017), ʺArrivalʺ (2018), ʺRedeemerʺ (2019), ʺThe arisingʺ (2019, et sa version instrumentale en 2020), ainsi que les EPs ʺRitual of descentʺ (2017) et ʺEffigiesʺ (2019). ʺOstiariusʺ est le petit dernier de cette série et, comme les autres, il bénéficie d’une belle pochette richement illustrée.
Le credo musical de Zac Leaser est un death metal particulièrement technique, entièrement conçu de A à Z par son auteur qui agit seul à tous les niveaux, y compris les instruments. L’engin de prédilection de Zac Leaser reste quand même la guitare, de préférence à sept cordes, qu’il manipule avec une dextérité qui laisse pantois.
Bien sûr, la virtuosité instrumentale et la technicité du death metal n’ont pas été découvertes par Zac Leaser, qui arrive sur le terrain death bien après la bataille. Dans le genre, Zac Leaser pourrait être comparé à Children Of Bodom pour la rapidité et la puissance d’exécution de son death mélodique mais ce qui fait précisément l’intérêt de la chose, c’est que ce garçon agit seul et développe des effets et une force de frappe équivalents à ce que fait habituellement tout un groupe. Et donc, que ce soit sur la vélocité des rythmes générés par la batterie, le panache des synthétiseurs, la fusion subtile des lignes de basse dans un ensemble percutant, l’agressivité d’un chant hurlé mais pas trop grognon ou bien sûr les cavalcades sur le manche de guitare à une vitesse qui ferait pâlir d’envie Yngwie Malmsteen, Zac Leaser coche toutes les cases de la virtuosité et frappe l’imaginaire avec cette rencontre entre le death metal et Paganini.
Leaser ne lésine jamais sur l’emphase mais parvient à convaincre sur des titres habituellement abonné aux sept minutes (ʺElysiumʺ, ʺAsentiaʺ, ʺDisembleʺ, ʺThe emptinessʺ, ʺUbiquitousʺ, ʺDauntlessʺ). Les thèmes des chansons sont assez nombrilistes puisque Zac Leaser parle essentiellement de lui, de ses émotions et de sa perception de l’existence. Ici, pas de critique sociale, d’appel au socialisme utopique ou à l’adoration de Lucifer, pas d’apologie du cannibalisme ou de la bière à tous les repas, les propos restent résolument égoïstes. Mais ce n’est pas grave puisqu’on ne comprend rien à ce qu’il dit. L’essentiel réside dans la musique, qui parvient toujours à arrêter les penchants hyperboliques poussant à la démonstration gratuite de technicité exagérée juste au moment où ça devient un peu trop pour bifurquer vers des phases plus calmes et mélodiques, afin d’aérer la densité parfois étouffante des morceaux. En ce sens, le final d’ʺUbiquitousʺ prend des aspects grandioses. L’homme nous finit le bulbe rachidien avec un instrumental qui en fait des tonnes (ʺDauntlessʺ), au cas où on n’aurait pas eu notre dose de milliers de notes à la minute.
Zac Leaser montre un vrai plaisir à faire ce qu’il fait. Certes, son trip s’adresse à un public bien défini aimant le death technique et même un peu le mathcore mais dans le genre, tout cela se révèle bien sympathique et vivifiant.
Le groupe :
Zac Leaser (tout)
L’album :
ʺElysiumʺ (06:57)
ʺAbsentiaʺ (07:40)
ʺMaculaʺ (05:12)
ʺDissembleʺ (07:28)
ʺThe Emptinessʺ (07:23)
ʺUbiquitousʺ (06:47)
ʺDauntlessʺ (06:54)
https://zacleaser.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/zacleasermusic/
Pays: US
Autproduction
Sortie: 2021/01/01