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LANZETTI, Bernardo – Horizontal rain

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Cet album nous donne l’occasion de prendre des nouvelles de Bernardo Lanzetti, qui fut dans les années 70 le chanteur du mythique combo prog italien Acqua Fragile. Autrement dit, on a ici affaire à un vieux mâle alpha de la grande époque, toujours bon pied, bon œil, si l’on en juge par la fraicheur électrique qui se dégage de son dernier album solo, ʺHorizontal rainʺ.

Né le 21 novembre 1948 à Casalmaggiore, sur les bords du Pô, Bernardo Lanzetti est de la génération des Alice Cooper, Ozzy Osbourne ou Ted Nugent, sauf qu’il est italien et qu’il n’aura pas une carrière aussi universelle que ces derniers. Mais l’Italie des années 60 et 70 est loin d’être un parent pauvre en matière de rock. Au début des Seventies, la scène progressive italienne est florissante, et elle est même une redoutable concurrente du rock progressif anglais, avec ses excellents groupes De De Lind, Le Orme, Osanna, Osage Tribe, Balletto Di Bronzo, Garybaldi, Murple, Museo Rosenbach, New Trolls, Banco Del Mutuo Soccorso (ou Banco), Quella Vecchia Locanda, I Toremi, Panna Fredda, Il Rovescio Della Medaglia et surtout PFM, alias Premiata Forneria Marconi, qui constitue avec Banco et Le Orme le triptyque fondamental du rock progressif italien.

C’est justement dans PFM que Bernardo Lanzetti effectue un séjour durant la deuxième moitié des années 70, après avoir réalisé les albums ʺAcqua Fragileʺ (1973) et ʺMass-media starsʺ (1974) pour le compte d’Acqua Fragile. Chez PFM, Lanzetti chante sur les albums ʺChocolate Kingsʺ (1976), ʺJet Lagʺ (1977) et ʺPasspartùʺ (1978). Voilà de quoi ajouter un peu plus de légende au parcours de ce chanteur, qui passera finalement les années 80 un peu plus en retrait, avec une carrière solo composée des albums ʺK.Oʺ (1979), ʺBernardo Lanzettiʺ (1980), ʺGente nervosaʺ (1981) et un autre ʺBernardo Lanzettiʺ (1982). À la fin de la décennie, il passe par les rangs de Cantautores pour deux albums supplémentaires : ʺCantautoresʺ (1988) et ʺLa terra siamo noiʺ (1989).

Dans les années 90, Bernardo Lanzetti continue sa carrière solo avec les albums ʺCover liveʺ (1997), ʺI Sing the Voice Impossibleʺ (1998), ʺMaster Poetsʺ (1999), prolongés par les albums ʺEclecticlanzʺ (2008), ʺDylanzʺ (2010) et l’EP ʺBlueslanzʺ (2010). Bernardo Lanzetti participe également aux activités du groupe de reprises Extra, qui sort deux albums au début du 21e siècle.

Dans cet emploi du temps finalement assez dense, Bernardo Lanzetti effectue son retour dans ses activités solos avec son nouvel album ʺHorizontal rainʺ. Ce disque est une collection de chansons écrites sur plusieurs années, entre 2016 et 2021, et enregistrées dans divers studios espagnols, italiens, américains ou anglais. D’où le grand nombre d’ingénieurs du son et de musiciens qui sont intervenus dans le processus créatif. Bernardo Lanzetti chante, joue de la guitare et de l’harmonica mais a eu également recours à des violoncellistes, des choristes, des trombonistes, des batteurs ou d’autres guitaristes. Il faut aussi mentionner l’intervention d’invités de prestige, comme le bassiste Tony Franklin (Roy Harper, The Firm, Jimmy Page, Paul Rodgers, John Sykes’ Blue Murder, David Gilmour, Kate Bush, Whitesnake, Kenny Wayne Shepherd), le violoniste David Cross (King Crimson, Robert Fripp), le saxophoniste David Jackson (Van Der Graaf Generator, Peter Gabriel), Tony Levin (King Crimson, Peter Gabriel), le batteur Jonathan Mover (Marillion, GTR) et le claviériste Derek Sherinian (Black Country Communion, Planet X, Sons Of Apollo, Dream Theater, Joe Bonamassa).

On le voit, il y a du beau linge qui va finalement donner naissance à un album sympathique de rock progressif à l’ancienne. La voix un peu chevrotante qui entame le premier morceau ʺWalk awayʺ inquiète un peu au départ mais l’épaisseur des guitares sait envelopper les cordes vocales du septuagénaire Lanzetti pour finalement accoucher d’un heavy prog à la fois énergique et mélodique qui rend justice à la grandeur du rock italien des années 70. Une petite touche Eighties existe aussi sur certains morceaux (ʺHeck Jackʺ) et il faut souligner le travail des cuivres et des chœurs qui savent toujours enjoliver les mélodies. Ceux qui s’intéressent au classic rock italien et qui ont un petit faible pour des groupes comme PFM ou Banco trouveront ici de quoi satisfaire leur curiosité.

Le groupe :

Bernardo Lanzetti (chant, guitare, harmonica)
Alesia Baltach (violoncelle)
Marco Brioschi (trompette)
Andrea Cervetto (guitare)
Marco Colombo (guitare)
Pier Gonella (guitare)
Franco Grandoni (choeurs)
Dario Mazzoli (basse)
Sara Wilma Milani (choeurs)
Carlo Napolitano (trombone)
Alex Polipo (batterie)
Giancarlo Porro (saxophone)
Pier Vigolini (claviers)

L’album :

ʺWalk Awayʺ (5:51)
ʺHeck Jackʺ (3:48)
ʺLanzhaikuʺ (3:36)
ʺTime Is Kingʺ (4:54)
ʺGenial!ʺ (3:04)
ʺConventionalʺ (4:24)
ʺEro un num eroʺ (4:57)
ʺHorizontal Rainʺ (5:13)
ʺDifferentʺ (4:32)

https://www.facebook.com/BernardoLanzetti

Pays: IT
SNV Records
Sortie: 2021/05/07

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