LA COZNA – Ni Nuit Ni Jour
Alors vous êtes prévenus d’avance, si vous êtes entrés dans cette chronique en espérant découvrir la prochaine révélation du Metal, du Punk, du Rock Indie ou du Progressif, vous avez peut-être cliqué un peu trop vite et il va vous falloir un peu d’ouverture d’esprit et de curiosité pour poursuivre la lecture. La Cozna est le genre collectif d’artistes dont la musique s’adresse plus à un public typé ‘Maison de la Culture’ qu’aux habitués des festivals Rock qui, nous l’imaginons en tout cas, constituent l’essentiel de notre lectorat. Cependant, le label Raffut Collectif (par l’intermédiaire de l’agence de promo Five Roses Press) a eu la gentillesse de croire que nous étions assez intelligents pour exprimer un avis cohérent sur l’album « Ni Nuit Ni Jour » et nous n’avons pas eu le courage de le contredire.
La Cozna est un quatuor Folk Expérimental français qui revisite, à sa manière, des textes et des mélodies empruntées à un obscur patrimoine folklorique français. Le premier album de la formation s’intitule « Ni Nuit Ni Jour ». Il est disponible au format CD et en version digitale depuis le 23 aout dernier.
« Ni Nuit Ni Jour » est un assemblage hétéroclite de chansons issues d’un collectage de la tradition orale réalisé au XXe Siècle (NDR : mais dont l’origine semble remonter au Moyen-Age). Les textes, faussement naïfs et rédigés dans une langue française, parfois un peu vétuste, sont superbement mis en valeur par la douce voix de ménestrelle de Clémence Baillot d’Estivaux. Cette dernière se charge étalement d’ajouter d’intrigantes lignes de violoncelle aux mélodies folkloriques dissonantes (parfois improvisées, semble-t-il) de ses partenaires musicaux. Au nombre de ceux-ci, le guitariste Benjamin Garson », efficace lors de ses explorations acoustiques mais un peu discret pour les rockers que nous sommes (NDR : même s’il se lâche un peu sur le titre « Les Amants Sont Volages ») , le contrebassiste Pierre Antoine Despatures, en charge des rythmiques et des arythmies de l’album et la multi-instrumentiste Clémentine Ristord qui, poussant souvent les limites de sa clarinette, de son saxophone et de sa boite à bourdon, nous semble être la plus expérimentaliste du groupe (mais nous pouvons nous tromper).
« Ni Nuit Ni Jour » n’est pas le premier album estampillé de l’étiquette ‘Experimental Folk’ que nous recevons. Souvent, ces derniers sont, soit tellement expérimentaux qu’ils en sont inécoutables, soit tellement folkloriques qu’ils en sont ringards. La Cozna réussit l’exploit de nous proposer un album qui est non seulement écoutable et contemporain, mais aussi étrangement beau et envoutant. Une expérience surprenante, mais enrichissante, que nous vous conseillons fortement de tenter.
- “Réveillez-vous” (1’20)
- “Margueritte” (4’19)
- “Blanche Biche” (4’29)
- “La Chasse” (3’03)
- “Les Transformations” (6’23)
- “La Jardinière” (4’47)
- “Quand J’étais Fille à Marier” (3’56)
- “Là-haut dedans la tour” (5’58)
- “Rosette” (3’36)
- “Le Jardin Des Amours” (5’43)
- “Les Amants Sont Volages” (2’02)
- “Songez à Votre Monde” (5’20)
Le groupe
- Clémence Baillot d’Estivaux – Chant, violoncelle
- Benjamen Garson – Guitares
- Clémentine Ristord – Clarinette basse, saxophone, boîte à bourdon
- Pierre-Antoine Despartures – Contrebasse
Pays: FR
Raffut Collectif CZN3805 – Promo Five Roses Press
Sortie: 2024/08/24