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KRYPTOGRAF – The Eldorado spell

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La bonne ville de Bergen en Norvège abrite un musée océanographique et une scène rock assez abondante, faite de deux forces contradictoires : des groupes pop et folk d’un côté, et des groupes de black metal de l’autre. Il n’y a pas de milieu, sauf depuis l’arrivée de Kryptograf sur cet échiquier, car avec lui, on tient un bon gros combo stoner et doom qui emprunte un peu aux deux scènes, avec ses petits aspects folks qui viennent parfumer un hard rock joué à l’ancienne.

On peut aussi parler de heavy psych pour ce quatuor formé en 2019 par Vegard Strand (guitare, chant), Odd Erlend Mikkelsen (guitare, chant), Eivind Standal Moen (basse) et Eirik Arntsen (batterie, chant). Le groupe a quelques maîtres importants dans son inconscient collectif, comme Black Sabbath, Pentagram, Witchcraft, Uncle Acid ou Motorpsycho. Un premier album éponyme sort en juin 2020, c’est-à-dire en pleine pandémie, la période idéale pour passer complètement inaperçu quand on est un jeune groupe qui se lance. Un conseil, allez l’écouter sur les plateformes car il est fabuleux, très dans une lignée Motorpsycho – Monster Magnet, avec riffs puissants, envolées cosmiques, rythmique velue et tout et tout.

Deux ans plus tard, les gaillards récidivent avec ʺThe Eldorado spellʺ. Cet album est le digne successeur du premier, avec de nouvelles nuances un peu plus fines mais conservant une impeccable force de frappe. Les musiciens se rapprochent davantage de l’esprit proto-metal et heavy psych de la fin des années 60 et du début des années 70, payant leur tribut à Black Sabbath (ʺLucifer’s handʺ), November (ʺAsphodelʺ), Dust (ʺCosmic suicideʺ). Le groupe écrit des compositions épiques qui laissent libre cours à des solos de guitare chevaleresques (ʺCreeping willowʺ). Quelques petites pièces instrumentales acoustiques viennent mettre un peu de dentelle au milieu des rideaux de fer (ʺAcross the creekʺ, ʺWormwoodʺ), à la manière de ce que l’on trouvait sur le ʺMaster of realityʺ de Black Sabbath.

En deuxième partie d’album, nous sommes toujours aussi captivés par d’autres grands moments, avec la plage titulaire ʺThe Eldorado spellʺ qui révèle de la bijouterie volée dans les poches de Kadavar, et surtout l’énorme ʺThe spiralʺ, sept minutes de doom metal sabbathien à la fois carré et rêveur. Mais où s’arrêteront-ils ? Tout simplement au bout de l’album, après avoir encore ravagé l’auditeur sous les riffs plombés et cosmiques de ʺWhen the witchesʺ et les ambiances aériennes et vivaces de ʺThe wellʺ, rappelant quant à lui le hard rock allemand des débuts (Jeronimo, Epsilon).

Par sa capacité à voyager dans le temps et à ramener des témoignages du heavy metal naissant des Seventies, mais aussi grâce à ses qualités pour formuler un psychédélisme lourd affiné par des particules de folk forestier, Kryptograf se place avantageusement dans la grande course pour la succession de Black Sabbath, auprès de Kadavar, Uncle Acid ou Lucifer. Il n’y a plus qu’à allumer un cierge à Astarté pour qu’elle facilite la venue de Kryptograf lors un prochain DesertFest à Anvers.

Le groupe :

Vegard Strand (guitare, chant)
Odd Erlend Mikkelsen (guitare, chant)
Eivind Standal Moen (basse)
Eirik Arntsen (batterie, chant)

L’album :

ʺAsphodelʺ (5:55)
ʺCosmic Suicideʺ (3:30)
ʺLucifer’s Handʺ (4:54)
ʺCreeping Willowʺ (5:18)
ʺAcross the Creekʺ (1:44)
ʺThe Eldorado Spellʺ (4:49)
ʺThe Spiralʺ (6:54)
ʺWhen the Witchesʺ (5:51)
ʺWormwoodʺ (1:36)
ʺThe Wellʺ (4:51)

https://kryptograf.bandcamp.com/album/the-eldorado-spell
https://www.facebook.com/KryptografMusic/

Pays: NO
Apollon Records
Sortie: 2022/02/25

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