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JETBOY – Born to fly

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Depuis quelques temps, le label italien Frontiers Music est devenu le spécialiste de la récupération des vieilles stars du hair metal des années 80, avec remise en condition et enregistrements de nouveaux albums qui semble donner une deuxième jeunesse à ces combos quelques peu mis à mal par les excès de la gloire éphémère de l’époque et les années de galère qui ont suivi. Cette fois-ci, c’est un tout petit lézard du marigot hair metal californien de la seconde partie des Eighties qui revient à la lumière : Jetboy.

Quand on évoque la période de gloire du glam metal, hard FM et autres, on pense immanquablement aux grands groupes (Mötley Crüe, Ratt, Dokken, Guns ‘n Roses, Poison, Skid Row, Warrant…), parfois aux groupes intermédiaires (Cinderella, Keel, Faster Pussycat, White Lion, L.A. Guns, Lillian Axe…) mais pas souvent aux petits, dont Jetboy fait partie. Formé à San Francisco en 1983 par les guitaristes Fernie Rod et Billy Rowe, ce groupe se réinstalle à Los Angeles pour revendiquer sa part du gâteau de drogues, sexe, rock ‘n roll et dollars lorsque son premier album ʺFeel the shakeʺ (1988) atteint la 135e place du Billboard 200 américain.

Mais la concurrence est rude entre groupes peroxydés et Jetboy est maintenu dans les couches basses du vedettariat, incapable de se faire remarquer avec son album suivant ʺDamned nationʺ (1990). Jetboy doit aussi compter avec une section rythmique perpétuellement instable où les bassistes et batteurs défilent sans fin. La malédiction a commencé dès avant la parution du premier album, avec le décès du premier bassiste Todd Crew, parti accompagner Guns ‘n Roses en tournée en 1987 et retrouvé mort d’overdose dans la chambre d’hôtel de Slash. C’est le fameux Sami Yaffa, ex-Hanoi Rocks, qui reprend la quatre-cordes mais il ne reste que le temps des deux albums et quitte le groupe en 1990, laissant seulement trois ans de sursis à Jetboy qui se sépare en 1993.

L’hibernation dure jusqu’en 2006, lorsque Fernie Rod et Billy Rowe remontent leur groupe avec le chanteur original Mickey Finn. Si vous voyez des albums de Jetboy parus entre 1993 et 2006, ce sont des compilations de démos et de fonds de tiroir n’ayant rien à voir avec des albums officiels. Le seul disque qui allonge la liste des albums de Jetboy est un EP ʺOff your rockerʺ qui paraît en 2010 et qui marque la reprise des activités de Jetboy, qui se remet à tourner en Amérique (notamment en ouverture de Faster Pussycat à l’occasion des cinquante ans du club Whisky-a-Go-Go de Los Angeles en 2014).

L’étape suivante est enfin un troisième album officiel long format qui paraît cette année chez Frontiers, le premier disque depuis près de 28 ans. On trouve dans ce ʺBorn to flyʺ un groupe regonflé à bloc, retrouvant ses réflexes de jeunesse pour composer des titres hard rock glam bien typiques, sans prétentions mais très bien troussés (ʺBeating the oddsʺ, ʺBorn to flyʺ, ʺOld dogs new tricksʺ). L’énergie est présente même dans les titres qui se veulent plus calmes (ʺThe way that you move meʺ, ʺEvery time I goʺ), le chanteur Mickey Finn est en voix et les guitaristes dévalent les manches de grattes sans emphase mais avec efficacité. Le groupe tient aisément la distance des douze morceaux présentés dans ce disque en évitant la routine et en variant les styles (le côté bluesy de ʺSmoky ebonyʺ). On termine sur une inévitablement invitation à faire la bringue (ʺParty time!ʺ), dans la bonne tradition des groupes de hair metal, dont ça a toujours été la principale préoccupation.

On a donc ici un album qui n’apporte rien de nouveau en termes inventifs pour le hair metal mais qui perpétue la tradition du genre, et surtout qui remet en lice ce groupe Jetboy qui aurait pu mieux tirer son épingle du jeu s’il avait eu un peu plus de chance. Car incontestablement, ces vieux briscards des Eighties sont encore très bons.

Pays: US
Frontiers Music
Sortie: 2019/01/25

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