IV SIGILLO – Quarto Sigillo
De Paul Chain Violet Theatre à Abysmal Grief en passant par Black Oath, Death SS et Thunderstorm, le Doom Metal italien a toujours occupé une position particulière au sein de la grande communauté du riff plombé et de la congrégation des héritiers spirituels de Black Sabbath. S’il est parfois difficile d’expliquer en quoi consiste exactement cette particularité transalpine (NDR : quelque chose dans le son ? le goût prononcé pour l’horreur et l’occulte ? Un sens particulier de la mise en scène ?), nul ne peut nier que les formations Doom italiennes sortent toutes de l’ordinaire et, forcément, IV Sigillo ne fait pas exception à la règle.
Bien que « Quarto Sigillo » soit son premier album, IV Sigillo n’est pas tout à fait un novice en matière de Doom Metal, puisqu’il est constitué de deux membres de la très regrettée formation Doom épique lombarde Thunderstorm (NDR : le bassiste Omar Roncalli et le Batteur Attilio Coldani) ainsi que du chanteur Emiliano Cioffi qui, pendant plus d’une décennie, a été le frontman du groupe Doom Metal véronais Epitaph. Seul le ‘riffeur’ Dario Vicariotto est un nouveau venu dans le domaine de la musique pesante (NDR : mais pas dans celui du Metal, puisqu’il occupe depuis une vingtaine d’année, un rôle à contre-emploi au sein du gang Speed Metal Menace).
Le patronyme IV Sigillo qui, si nous avons bien compris, doit être prononcé ‘Quarto Sigillo’, fait référence au quatrième sceau de l’Apocalypse (NDR : Selon la réponse à la question que notre ignorance de la littérature biblique nous a poussé à poser à la grande toile, celui-ci annoncerait la mort d’un quart des habitants de la terre dans une guerre déclenchée par l’antéchrist… comme quoi, quand on n’est pas sûr d’aimer la réponse, il vaut mieux, parfois, ne pas poser la question). Si le sujet abordé par le groupe avec cet album éponyme n’est pas vraiment réjouissant, il correspond plutôt bien aux atmosphères sombres développées par les musiciens. Les riffs sont pesants, rehaussés de lignes de claviers sinistres et accompagnés de rythmiques aux tempos changeants (mais qui s’éloignent rarement du domaine du pachydermique). Les solos de guitare sont aussi longs qu’hypnotiques. La basse, agréablement présente dans le mix, n’est elle-même pas avare d’explorations solitaires. Avec son chant excentrique et sentencieux, Emiliano Cioffi se pose en parfait prédicateur de la fin du monde.
Moins facile d’accès au premier abord qu’ « In The Temple Of The Tyrant » le premier album du groupe Doom Metal épique américain Behölder que nous vous avons présenté il y a peu, « Quarto Sigillo » ne révèle ses sombres secrets qu’après plusieurs écoutes attentives. Et si la trame de ses lyrics n’est pas franchement rassurante en ces temps troublés où les aspirants antéchrist contrôlent l’armement nucléaire, « Quarto Sigillo » devrait, au point de vue musical en tout cas, apporter le bonheur et la félicité à tous les amateurs de Doom Metal à l’Italienne. L’album est disponible depuis le 25 avril dernier, via Metal On Metal Records.
- « In the Tofet » (04:58)
- « Satrap of the Cruel » (06:25)
- « Dark Crusade » (05:52)
- « Slacken » (05:11)
- « Planet of Vengeance » (03:54)
- « 11 Bodies [Mask of Command] » (06:17)
- « Emptiness That Hurts » (06:45)
- « Sin-eater, Sin-retcher » (04:55)
- « Sub Vesperum » (08:44)
- Emiliano Cioffi – Chant
- Dario Vicariotto – Guitares
- Omar Roncalli – Basse, claviers
- Attilio Coldani – Batterie
Bandcamp (Metal On Metal Records)
Pays: IT
Metal On Metal Records
Sortie: 2025/04/25