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IRAN – Aemilia

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Il n’est pas question ici de partir au pays des mollahs mais d’aller se promener en Émilie Romagne, dans la plaine du Pô, et gagner la ville de Reggio Emilia où nous attend ce groupe baptisé Iran, sans doute à cause de l’origine d’un de ses musiciens, Nazim Comunale. Celui-ci a déjà tapoté les touches chez des groupes comme Caboto ou Nazeem et lance ici un projet ratissant large, avec un concept prog électro krautrock post quelque chose qui abolit les murs entre les genres et nous emmène dans des contrées sans repères, où l’on sent néanmoins l’influence de Soft Machine, This Heat, Oneida, 75 Dollar Bill, Gong ou Reich.

Avec Andrea Silvestri à la guitare (Taras Bul’ba, R11), Iran a d’abord évolué en duo improvisateur. Avec l’arrivé du batteur Rodolfo Villani (Lourdes Rebels), Iran a étoffé son jeu et a pris le parti de l’aventure sonore. C’est finalement après deux ans d’écriture et d’expérimentation qu’Iran investit les studios Bunker de Rubiera (près de Reggio Emilia), entrainant avec lui Francesco Massaro à la clarinette et Alessandro Cartolari au saxophone baryton, comme invités spéciaux.

Le résultat est ʺAemiliaʺ, album instrumental aux aspirations géographiques, chaque titre évoquant un lieu du monde. ʺQomʺ est une ville d’Iran, ʺMagnitogorskʺ est en Russie, ʺXenopolisʺ, la ville étrangère, est un lieu imaginaire, ʺRegium Lepidiʺ est le nom latin de Reggio Emilia, ʺCumaʺ est le nom de la première colonie grecque en Italie, ʺAralʺ évoque la mer d’Aral et ʺBamʺ est le nom d’une autre cité iranienne du sud du pays, ravagée par un tremblement de terre en 2003.

Si l’album, du point de vue des titres, est bien cartographié, on marche par contre sur du terrain meuble lorsqu’on pénètre dans la musique d’Iran. Avec aucun titre en dessous de sept minutes, la digression et la multiplication des épisodes sonores s’imposent d’elles-mêmes, nous emportant sur des océans électroniques parcourus par les ondes magnétiques des claviers et des boîtes à rythmes. ʺQomʺ et ʺRegium Lepidiʺ raniment l’ombre de Soft Machine, ʺCumaʺ délivre dix minutes de suspense bruitiste et rythmé tenu par le ronflement puissant de l’orgue, ʺAralʺ fait danser sous de capricieuses ruades heavy prog et ʺBamʺ déstructure les partitions et ralentit les rythmes pour une promenade lunaire achevant idéalement cet album enrichi d’un bel impressionnisme musical.

Le groupe :

Nazim Comunale (claviers)
Andrea Silverstri (guitare)
Rodolfo Villani (batterie)

L’album :

ʺQomʺ (07:06)
ʺMagnitogorskʺ (07:35)
ʺXenopolisʺ (09:44)
ʺRegium Lepidiʺ (07:54)
ʺCumaʺ (10:10)
ʺAralʺ (08:33)
ʺBamʺ (09:47)

https://iranband.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/iranband/

Pays: IT
Aagoo Records
Sortie: 2020/12/04

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