GOLD, Ethan – Earth City 1: The Longing

Ethan Gold est un auteur-compositeur de Los Angeles qui revient de loin. Ce garçon était bien parti pour faire parler de lui il y a une dizaine d’années jusqu’à ce qu’une chute malencontreuse le laisse dans un état comateux où il a erré entre la vie et la mort. Diagnostiqué en état de mort cérébrale, Ethan Gold est patiemment remonté des profondeurs de l’inconscience au fur et à mesure que son cerveau se reconstruisait. Il est revenu de cette odyssée avec la certitude de l’existence de l’âme, puisqu’il avait senti que la sienne occupait tout son esprit à la place de son cerveau en perdition. Mais après tout, chez les Gold, on a la peau dure : le père d’Ethan, écrivain et poète beat, est toujours de ce monde à l’âge de 97 ans.

Ethan Gold avait fait des débuts en 2011 avec un album prometteur ʺSongs from a toxic apartmentʺ, un disque inspiré par John Lennon et Syd Barrett, regorgeant de belles chansons pop policées et rêveuses. La presse musicale avait fait un bon accueil au disque mais l’accident d’Ethan Gold a mis fin à cette progression et la période de silence a duré dix ans. Durant sa convalescence, Ethan Gold a eu l’occasion de voyager à l’intérieur de lui-même, méditant et écoutant la musique des autres, se remettant aussi à jouer de la musique comme une thérapie pour reconstruire ses chaînes neuroniques abimées. Quand son état s’est amélioré, Ethan Gold a composé quelques musiques de films pour ʺDon’t let goʺ, ʺAdventures of powerʺ, ʺMean creekʺ et ʺThe song of Sway Lakeʺ. Parallèlement, il enregistre deux disques de bizarreries diverses : ʺExpanses (Teenage synthstrumentals)ʺ (2018) et ʺLive undead bedroom closet coversʺ, un album de reprises également sorti en 2018.

2021 marque le retour d’Ethan Gold dans la continuation de son œuvre personnelle. Le garçon compte rattraper le temps perdu avec la publication d’une trilogie dont le premier volet est ce ʺEarth city 1 : The longingʺ, les deux autres parties étant prévues pour 2022. L’expérience qu’a vécue Ethan Gold le fait revenir avec de nouvelles préoccupations touchant l’aliénation et l’interconnexion. Le premier disque explore notre fascination, notre isolation et notre insatisfaction envers la connexion et la déconnexion que nous vivons dans notre 21e siècle bien complexe. La musique opère sur plusieurs couches, Gold tissant ici un paysage sonore vibrant, tirant son inspiration d’éléments alt-rock, de sonorités à la Brian Eno (ʺLiving without youʺ), de ballades romantiques (ʺOur love is beautifulʺ), d’indie pop mignonne (ʺBright and lonely cityʺ) et de folk séduisant (ʺStorm comingʺ). On retrouve aussi l’esprit des héros d’Ethan Gold, John Lennon et Syd Barrett, mais on peut aussi faire des comparaisons avec des artistes plus contemporains comme Wilco, Conor Oberst, Eels, Rivers Cuomo ou Elliott Smith.

Ethan Gold est un artiste attachant, à découvrir. On se réjouit d’avance des deux futurs albums qui composeront cette trilogie car s’ils sont aussi agréables que le premier, on a la garantie de passer d’autres merveilleux moments en compagnie de la musique d’Ethan Gold.

Le groupe :

Ethan Gold (chant, guitares, basse, piano, synthés, batterie)
Darren Dodd (batterie)
Fredo Ortiz (batterie)
Brian McLeod (batterie)
Jimmy Paxson (batterie)
Dave Cobb (guitare)
Jason Soda (guitare)
Ryan Contwell (piano)
Ari Gold (ukulele)

L’album :

ʺBright & Lonely Cityʺ (03:18)
ʺAlexandria & Meʺ (03:51)
ʺOur Love is Beautifulʺ (04:08)
ʺIt’s Never Enoughʺ (04:18)
ʺStorm Comingʺ (03:40)
ʺPretty Girlsʺ (03:28)
ʺFireflyʺ (03:45)
ʺLiving Without Youʺ (04:04)
ʺTereseʺ (03:09)
ʺIt’s Okay, Sidʺ (02:49)
ʺIn New Yorkʺ (03:06)

https://ethangold.bandcamp.com/album/earth-city-1-the-longing
https://www.facebook.com/ethangold/

Pays: US
Electric Gold Records
Sortie: 2021/06/18