FREAK INJECTION – Daddy Is The Devil
Histoire de planter le décor plus que décalé et déjanté de cette formation française, qui a d’ailleurs choisi un titre d’album lui-aussi plutôt évocateur, je vous propose l’écoute d’une version remaniée par leur soin (j’aime mieux finalement celle-ci que la version originale) d’un grand classique d’une artiste connue :
Voilà on y est dans l’univers parallèle de ce diable de groupe, dans l’univers noir et fait de paillettes de Charlie un enfant incapable de se projeter dans le monde des adultes en proie à des cauchemars, recrute 3 drôles de mecs et pactise avec une licorne pour exorciser ses démons. Charlie tue le père diabolique, blasphème les codes de l’enfer et dynamite les clichés, voilà donc les paroles extraits du document promotionnel de chez Dooweet Agency (merci à Sarah) qui plante encore mieux le décor d’un opus largement hors des sentiers battus ! Sortant d’un monde trop conventionnel le groupe nous dirige à travers les compositions vers un univers freaky qui catalyse les pulsions musicales et sexuelles du personnage principal ! Rien d’étonnant finalement car même la pochette du disque nous rappelle les élucubrations de groupes déjantés comme les Cramps ou les Météors voir les Residents mais bon côté musique, on est peut-être autre-part on va voir ça, avec plutôt des tempos électro-rock tendant vers de la musique électronique souvent cassante et saupoudrée d’envolées plus rock voir métalliques.
Proposant comme une sorte de rock anarchique et finalement alternatif, la voix de Maryam se fraye un chemin à travers un dédale à la fois brut et électro me rappelant aussi des groupes des années 80 comme Executive Slacks ou In Excelsis…une sorte de Nina Hagen des temps modernes ! Des programmations électro lancent en fait un rock ponctué de sonorités et de tempos électro le tout dans une joyeuse folie où, le chant féminin se fait souvent survolté ! Ça bouge pas mal et il est sûr que sur scène cela ne doit pas être triste, la preuve avec cet extrait Live datant de novembre dernier :
Notez la dégaine de la chanteuse (Nina Hagen n’est pas loin), les deux licornes en peluche devant la batterie et les tenues décalées du reste des musiciens, vous aurez compris que l’on est ici dans un monde déjanté qui n’est pas si éloigné des Cramps avec l’électro en sus ! Narnia et Avatar n’ont qu’à bien se tenir pour suivre le rythme car ici, on y va à fond avec même des passages où le chant se fait démonstratif voir excentrique proche d’une diva…voir façon dessin animé et voix de canard ! Attention et même si l’humour et la désinvolture semblent omniprésents, la férocité et l’efficacité rock restent aussi au-devant des débats, le tout au sein d’une musique toujours anarchique et souvent tranchante.
La plage titulaire ne déroge pas à la règle avec ici une vidéo au visuel provoquant et sensuel qui, fait corps avec une musique tonitruante me rappelant encore certaines formations électro-dark des eighties avec ici aussi à gogo, peluches et tenues affriolantes sans oublier cette dominance de couleur rouge-violette, qui renforce le côté finalement artistique des clips construits par le groupe.
Au final Freak Injection nous propose de manière provocante et tonitruante, une sorte de bouffée d’oxygène sulfureuse destinée à déranger l’ordre établi, grâce à une musique anarchique et un travail visuel des plus provocateurs…une démarche musicale et artistique largement hors des sentiers battus. Il fallait oser et ils l’ont fait ces bougres de français !
L’équipe :
Maryam De Vos
Fernand Million
Kevin Corre
Leo S
L’album:
« Intro »
« Freaky Doll »
« Glitters In Hell »
« Crosses »
« Evil Raccoon Party ! »
« Sex Me »
« Snakeskin »
« Daddy Is The Devil »
« Monster Town »
« Nothing Without You »
« Sex Voodoo & Rock’n’Roll »
« Muse Maléfique »
Pays: FR
Dark Tunes Music Group
Sortie: 2020/04/24