FOREIGN – The Symphony Of The Wandering Jew (Part II)
Le musicien/chanteur/compositeur Français Ivan Jacquin (Psychanoïa, Amonya, etc.) endosse pour la seconde fois l’habit d’Ahasvérus, ce personnage mythique de l’époque médiévale, connu dans la littérature sous le sobriquet de « Juif Errant ». Selon la légende (NDR : ou plutôt selon Wikipédia, pour nous qui avons toujours préféré les raccourcis faciles aux vicissitudes d’une éducation véritable), « le juif errant ne peut pas perdre la vie, car il a perdu la mort ». Maudit par Jésus, à qui il avait refusé un peu d’eau sur le chemin du Golgotha, Ahasvérus a été condamné à errer sur la terre pour l’éternité. À la tête d’un projet à géométrie variable qu’il a baptisé Foreign, Ivan Jacquin a entrepris de nous conter la légende de l’immortel israélite, sous la forme d’un Opéra Rock/Metal de haute volée intitulé « The Symphony Of The Wandering Jew ».
La première partie de la saga était sortie en autoproduction en septembre 2014. « The Symphony Of The Wandering Jew – Part II » est disponible depuis le 4 décembre 2020 via le label allemand Pride And Joy Music. Cette fois, les errances temporelles d’Ahasvérus nous baladent du Jérusalem de 1187 à la révolution industrielle du XIXe Siècle. Au cours de ses voyages, le Juif Errant croise la route de Ṣalāḥ ad-Dīn (NDR : Saladin, pour les intimes ; celui-là même qui affronta Richard Cœur de Lion durant la troisième croisade), navigue sur toutes les mers en compagnie de belliqueux Vikings, découvre l’Amérique avec Christophe Colomb, consulte Nostradamus pour en savoir plus sur ses perspectives d’avenir, se cultive en compagnie de Shakespeare et de Mozart et libère la France du joug de ses despotes couronnés.
Une éternité bien remplie, donc, qu’Ivan Jacquin nous relate avec art… et avec l’aide précieuse d’une véritable armée de vocalistes et de musiciens. Bien que le gaillard soit responsable de l’écriture, de la composition, de certaines parties de chant, des orchestrations, des claviers et d’autres instruments divers, Foreign est loin d’être un effort solitaire. Outre Jacquin lui-même, le livret du CD recense douze vocalistes (et pas des moindres puisque l’on retrouve, entre autres, l’ex-Savatage et actuel Circle II Circle Zak Stevens, Andy Kuntz de Vanden Plas, Tom S. Englund d’Evergrey), Amanda Lehmann du Steve Hackett Band, Emma Elvaston de Beneath My Sins ou encore Thierry Marquez du groupe Heavy Metal français Born Again. Il faut encore ajouter, en ce qui concerne les voix, la présence d’un chœur lyrique de huit personnes. Il y a quelques grands noms également parmi les dix-neuf musiciens qui ont participé à l’enregistrement comme, par exemple, Leo Margarit de Pain Of Salvation à la batterie et Mike Lepond de Symphony X à la basse.
Malgré le nombre impressionnant de musiciens et de vocalistes affiliés à la scène Metal qui ont participé à sa réalisation « The Symphony Of The Wandering Jew – Part II » ne ressemble en rien aux superproductions Power métalliques qui plaisent tant aux fans inconditionnels d’Avantasia, Epica et les autres. Aidé par le mixage et la mastérisation limpide et aérée de Markus Teske (Vanden Plas, Mob Rules, Amaseffer, Ivan Jacquin nous propose ici une œuvre aux atmosphères variées, truffée d’ambiances envoûtantes, d’évolutions progressives, de références médiévales, folkloriques et ethniques. Sans chercher à faire de comparaisons ultimes, on est souvent plus proche au niveau ‘ambiances’, du voyage sonore multiculturel proposé par les prog rockers ethniques de Seven Reizh que de celles que l’on retrouve sur les nombreux opéras metallo-wagnériens que distillent les innombrables clones actuels de Tobias Sammet et ce, même si la musique de Foreign est parfois un peu plus ‘Heavy’ que celle des envoutants Bretons.
Aussi passionnant au point de vue musical qu’au niveau de l’histoire qu’il relate, « The Symphony Of The Wandering Jew – Part II » est définitivement un album sur lequel il faut jeter une oreille attentive. Dommage qu’il faille encore attendre le troisième volet de l’affaire pour savoir si l’ami Ahasvérus erre encore parmi nous de nos jours ou si Christophe Lambert l’a décapité d’un coup de katana japonais en 1986 dans le parking du Madison Square Garden.
L’album (70’33)
- « Yerushalaïm » (7’37)
- « Rise 1187 » (8’30)
- « Mariner Of All Seas » (6’00)
- « Holy Lands » (4’31)
- « Eternity, Pt. III » (1’35)
- « Running Time » (6’50)
- « The Fountain » (3’06)
- « Mysteries To Come » (5’57)
- « Secret Of Art » (6’37)
- « Symphonic Caress » (6’07)
- « Eternity, Pt. IV » (1’29)
- « Revolutions » (6’17)
- « Witness Of Changes » (5’51)
Musiciens :
Yvan Jacquin : Composition, chant, claviers, piano, orgue, duduk et orchestrations
- + 12 vocalistes dont, entre autres Zak Stevens (ex-Savatage, Circle II Circle), Andy Kuntz (Vanden Plas), Tom S. Englund (Evergrey), Amanda Lehmann (Steve Hackett Band), Emma Elvaston (Beneath My Sins) et Thierry Marquez (Born Again).
- + 1 chœur
- + 19 Musiciens dont, entre autres, Leo Margarit (Pain Of Salvation) et Mike Lepond (Symphony X) .
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Pays: FR
Pride & Joy Music – PJM12388
Sortie: 2020/12/04