FM – Thirteen
Pourquoi FM sort-il un disque appelé ʺThirteenʺ alors qu’il a sorti quatorze albums ? Parce qu’il faut nuancer. En effet, dans cette liste, il y a le réenregistrement du premier album ʺIndiscreetʺ, trente ans après la sortie de l’original en 1986. Donc, tout compte fait, on est bien au treizième album de FM et ce chiffre pourrait bien être un porte-bonheur pour le vénérable groupe anglais, puisque Steve Overland et ses hommes réalisent ici un très bon album qui, ça commence à devenir lassant, est tout aussi insolemment bon que ses deux prédécesseurs ʺAtomic generationʺ (2018) et ʺSynchronisedʺ (2020).
Cette embellie dans l’inspiration est peut-être due au fait que depuis qu’il a signé chez Frontiers Music en 2015, FM se sent chez lui sur ce label et affiche une forme olympique. Les musiciens du groupe sont plus soudés que jamais, les vétérans Steve Overland (chant et guitare), Merv Goldworthy (basse), Pete Jupp (batterie) et leurs plus récents compagnons Jem Davis (claviers) et Jim Kirkpatrick (guitare) étant dans le même line-up depuis 2008. Chacun connaît parfaitement sa place et sait ce qu’il a à faire, et cette cohésion fonctionne encore à plein régime sur ce nouvel album ʺThirteenʺ.
FM a eu deux vies, une à l’époque historique et héroïque du hair metal, dans les années 1984-90 (les albums ʺIndiscreetʺ, ʺTough it outʺ et ʺTakin’ it to the streetsʺ), puis, après une période de déclin (1992-95) et une séparation (1995-2007), un retour aux affaires concrétisé par la reprise de l’activité discographique à partir de 2010, pour huit albums de plus jusqu’à présent. Et, depuis l’entrée chez Frontiers, une suite ininterrompue de réussites, dont le dernier album ʺThirteenthʺ n’est pas la moindre.
Le temps ne semble pas avoir de prise sur FM, qui reste imperméable aux vicissitudes du temps présent. Avec eux, pas de crise économique, pas de réchauffement climatique, pas de guerres ni de montées des extrêmes dans les pays les plus profondément ancrés dans la tradition démocratique. On est plutôt dans un éternel été californien, des années 80 qui se renouvellent à chaque fin de décennie, une fête géante qui ne se termine jamais, où on peut danser infiniment sans s’abimer les articulations, picoler à fond sans jamais attraper de cirrhose, fumer massivement des pétards sans finir avec la cervelle en passoire.
La preuve avec cette nouvelle livraison de FM, qui signe ici onze nouveaux morceaux en parfaite condition physique, que du muscle, pas de gras. On démarre dans la grandeur avec ʺShaking the treeʺ, on termine dans la même grandeur avec ʺBe true to yourselfʺ et entre les deux c’est un moment de grâce rock FM qui se déroule entre nos deux tympans. Tous les titres accrochent et séduisent, il n’y a pas de ralentissement dans la bonne humeur qui nous conquiert ici sans jamais défaillir. On ne va pas faire un inventaire exhaustif des très bons morceaux mais il faut savoir que ʺWaiting on loveʺ, ʺTalk is cheapʺ, ʺTurn this car aroundʺ et autres ʺLove and warʺ sont tous formidablement entraînants, comme à la grande époque du hard FM, de Foreigner, Bon Jovi, Whitesnake ou Brian Adams.
Les gens de FM ne font ici aucune nouvelle découverte mais ils réussissent leurs recettes préférées avec l’art et la manière. FM, c’est comme la blanquette : il y a toujours les mêmes ingrédients dedans mais quand c’est réalisé par des cuistots confirmés, c’est toujours un plaisir pour les papilles.
Le groupe :
Steve Overland (chant, guitare)
Merv Goldsworthy (basse)
Pete Jupp (batterie)
Jem Davis (claviers)
Jim Kirkpatrick (guitare)
L’album :
ʺShaking the Treeʺ
ʺWaiting on Loveʺ
ʺTalk Is Cheapʺ
ʺTurn This Car Aroundʺ
ʺLove and Warʺ
ʺLong Road Homeʺ
ʺBe Luckyʺ
ʺEvery Man Needs a Womanʺ
ʺJust Got Startedʺ
ʺFight Fire with Fireʺ
ʺBe True To Yourselfʺ
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Frontiers Music